Page 92 - Une lumière sur mon chemin - Louis Even
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14. Les fanaux des économistes distingués

             Système financier détraqué et détraquant
                         Inepte, faux et pervers
         C’est la livre sterling qui est malade. C’est l’homme que l’on traite
                 Les fanaux des économistes distingués
         Non pour le salut des âmes, mais pour le salut du dollar
                               En Angleterre

            Il y a quelques mois, le gouvernement Travailliste de Londres
        annonçait  aux  Anglais  qu’ils  devraient  passer  par  une période
        d’austérité. Il augmentait les impôts, pour que les individus ayant
        moins de pouvoir d’achat  limitent davantage  leurs dépenses en
        biens de consommation. Puis, en décembre, le gouvernement dé-
        valuait la livre sterling de 12 pour cent — ce qui veut dire que l’ar-
        gent qui leur resterait diminuerait de valeur. Chaque livre, chaque
        shilling, chaque penny obtiendrait 12 pour cent moins de produits
        qu’auparavant.
            Si un Anglais demande à son marchand ordinaire; «Avez-vous
        moins de  produits à  vendre  qu’auparavant?»  —  le  marchand  lui
        répond sans doute: «J’en ai autant ; et si vous m’en achetez autant,
        j’en trouverai assez pour les remplacer et continuer de répondre à
        la demande.»
            Et si l’Anglais demande à un manufacturier, à un industriel, à
        un agriculteur: «Pourquoi me force-t-on à acheter moins, en dimi-
        nuant le contenu de mon porte-monnaie par des augmentations
        d’impôt, et en abaissant la valeur de l’argent qui me reste ? N’êtes-
        vous donc pas capable  de  fournir autant  de  produits qu’aupara-
        vant ? — le producteur industriel ou agricole peut lui répondre :
        «Bien certainement que si, je puis en fournir autant qu’auparavant,
        et même davantage si mes clients en achètent davantage.» Deman-
        dez maintenant aux familles anglaises si elles ne tiendraient pas à
        mener le même train de vie qu’auparavant. Elles vous répondront
        que oui, si on leur en laissait les moyens.

                        Les moyens ? Les moyens ?
            Quels moyens prend-on pour passer la faim quand l’estomac
        crie ? — On mange. — Et pour se protéger contre le froid ? — On
        s’habille suffisamment si l’on va dehors. On chauffe la maison, au
        bois, au charbon, à l’huile ou à l’électricité si l’on est à l’intérieur.
        — Et si l’on veut se rendre d’une place à une autre trop éloignée
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