Page 64 - Une lumière sur mon chemin - Louis Even
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62 8. Argent perverti
ver avec eux contre la tyrannie de l’argent. Nous refusons la crise
qui fabrique des pauvres en série et nous refusons la guerre qui
fabrique des cadavres en série. L’argent doit être gouverné par la
capacité de production du pays, et non pas la capacité de produc-
tion être limitée par l’argent.
Il est absurde de voir des villes ou des provinces obligées de
renoncer à des développements nécessaires et possibles, sous le
seul prétexte de manque de moyens de paiement. Absurde que des
corps publics, des conseils municipaux de Montréal, Québec, Sher-
brooke, Rouyn, Thetford, et autres doivent endetter leur population
auprès de financiers, producteurs de rien, pour avoir la permission
de mettre en œuvre des bras et des matériaux qui attendent.
Pour distribuer à tous
Puis le système financier doit exister pour distribuer les pro-
duits. Cela consiste à mettre des prix sur les produits puis à dis-
tribuer du pouvoir d’achat aux individus qui choisissent parmi
les produits ceux qui conviennent à leurs besoins. Prix et pouvoir
d’achat doivent s’équilibrer sinon la distribution grince, quand ce
n’est pas pire.
Et comme tout le monde a des besoins, tout le monde doit
avoir du pouvoir d’achat. Les besoins sont attachés à la personne,
du berceau à la tombe; le droit aux produits doit être aussi atta-
ché à la personne, du berceau à la tombe. Sinon les produits ne
sont plus au service des besoins. Le Crédit Social y pourvoit par
un dividende périodique à tous, du berceau à la tombe.
Le mode actuel de distribution ne peut pas garantir une part
des biens de la terre à tout le monde parce qu’il attache le droit
aux produits exclusivement à l’emploi. Tout le monde n’est pas
employé. Le progrès tend même à diminuer l’emploi tout en aug-
mentant la production.
On ne se nourrit pas avec de l’emploi, mais avec des produits
alimentaires. On ne s’habille pas avec de l’emploi, mais avec des
vêtements. Le droit aux produits doit donc être réglé d’après la
présence des produits offerts aux besoins et non pas d’après la
présence de l’homme dans une entreprise de production. Si le
produit vient sans le besoin de labeur humain, le droit au produit
doit venir aussi sans besoin d’emploi. Et si beaucoup de produits
viennent avec moins d’emploi, le droit à beaucoup de produits