Page 69 - Une lumière sur mon chemin - Louis Even
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9. Argent nouveau       67

            Évidemment, comme il le dit encore, c’est de l’argent tempo-
        raire sous forme de crédit financier, mais de l’argent quand même
        qui, tout le temps de sa durée, fait ce que ferait la monnaie d’or le
        plus pur. De l’argent temporaire né d’une entrée comptable sous
        la plume du banquier. Argent qui sera détruit par une opération
        comptable en sens inverse quand l’emprunteur remboursera.
                      Seul le banquier crée l’argent
            Seul le banquier jouit de ce privilège: la création d’argent tem-
        poraire et en y mettant ses conditions pour la naissance et la durée.
            La Banque ne crée certainement pas la base du crédit financier;
        elle ne crée pas la capacité de production qui sert de base au crédit
        financier et sans laquelle le crédit financier ne vaudrait rien. Mais
        elle crée le crédit financier, ce crédit financier qui a toutes les vertus
        de l’argent pour permettre de mobiliser la capacité de production
        et de créer ainsi de la richesse.
            Ce n’est pas l’argent qui crée la richesse, mais c’est l’argent qui
        donne la permission de le faire.
            Ce qu’il faut reprocher à ce système, ce n’est pas tant que le
        banquier soit l’homme autorisé à créer l’argent du pays, il faut bien
        que quelqu’un le fasse car l’argent ne se crée pas tout seul. Ce qui
        est mauvais c’est qu’on laisse au banquier le contrôle absolu du
        crédit financier; qu’on le laisse y mettre ses conditions pour l’émis-
        sion et la durée. C’est que toute l’économie du pays soit ainsi dé-
        pendante des décisions des banquiers. Ce n’est pas tant non plus
        le profit du banquier que son pouvoir qui est funeste. Il y a là cer-
        tainement un désordre à corriger. Et le Crédit Social le corrigerait.



            «Si  les  gouvernements ne  gouvernent pas
        aujourd’hui, c’est parce qu’ils sont devenus les valets
        des  intérêts privés. Ils signent des dettes envers  les
        banquiers, qui manufacturent l’argent. Les meilleurs
        hommes, en prenant les rênes du pouvoir, se font pas-
        ser la camisole par les ‘endetteurs’.

            Au lieu de gouverner d’après les possibilités réel-
        les du pays, il leur faut se conduire d’après les restric-
        tions d’argent rare. Les pilotes du pays ont les mains
        liées devant la barre.» — Louis Even
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