Page 52 - Une lumière sur mon chemin - Louis Even
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50 6. Principes fondamentaux du Crédit Social
offrent mieux à chaque individu la facilité, la possibilité d’exercer
son droit à la vie? Le droit à la vie comporte indéniablement le droit
aux choses nécessaires à la vie. Or, lesquels, des tenants du sys-
tème actuel ou des promoteurs du Crédit Social, offrent le mieux à
chaque individu le moyen d’obtenir ces choses?
Quelques principes
Le Pape Pie XII a dit clairement dans son fameux radio-mes-
sage de Pentecôte 1941:
«Les biens créés par Dieu l’ont été pour tous les hommes et
doivent être à la disposition de tous. Tout homme en tant qu’être
doué de raison, tient en fait de la nature même, le droit fonda-
mental d’user des biens matériels de la terre.»
Maintenant, les individus vivent en société. Et pour arranger la
chose, il faut certainement des règlements, des lois, des méthodes,
des moyens. Or le Pape ajoute:
«Il est laissé à la volonté humaine et aux formes juridiques
des peuples de régler plus en détail la réalisation pratique de ce
droit.» Les formes juridiques des peuples, ce sont les règlements
établis. Les formes juridiques actuelles facilitent-elles la réalisation
pratique du droit de tous et de chacun à une part des biens terres-
tres?
Les propositions du Crédit Social, en garantissant à chaque
personne un revenu périodique, ne feraient-elles pas d’une maniè-
re bien plus directe cette réalisation pratique du droit de chacun,
sans oublier personne quelque soit son statut vis-à-vis du système
producteur?
Le droit à tous aux biens matériels
Le droit de tous à une part des biens terrestres est un droit
naturel, un droit individuel, qui ne vient pas de l’appartenance à
un groupe. Nulle condition, nulle législation ne peut légitimement
supprimer ce droit individuel. C’est encore Pie XII qui le rappelle
dans le même message:
«Un tel droit individuel ne saurait en aucune manière être
supprimé, pas même par l’exercice d’autres droits certains et
reconnus sur des biens matériels.» De sorte que, même le droit
de propriété que peuvent avoir ceux qui possèdent les moyens de
production, ne doit pas contrevenir au droit individuel de chaque
personne à une part des biens terrestres.