Page 55 - Une lumière sur mon chemin - Louis Even
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7. L’automation
L’automation fait des pieds-de-nez
à la politique de plein emploi
Sans argent
Dans tous les pays du monde, on se plaint de la mauvaise dis-
tribution des biens matériels, même dans les pays de production
abondante comme le nôtre.
Dans son message de Pentecôte 1941, le grand Pape Pie XII
rappelait fortement quelques principes à la base de la question
sociale. Il disait: «Tout homme, en tant qu’être doué de raison,
tient de sa nature même un droit fondamental d’user des biens
matériels de la terre.»
Droit imprescriptible: ajoute-t-il donc que personne, pas
même le gouvernement, ne peut supprimer. Le rôle du gouverne-
ment, des pouvoirs législatifs à cet égard, ajoute justement Pie XII,
c’est de régler plus en détail la réalisation pratique de ce droit. En
faciliter la réalisation et non pas l’entraver ni tolérer des obstacles.
Ce rôle des gouvernements est loin d’avoir été réalisé même
avec des mesures dites de sécurité sociale qui peuvent apporter
des adoucissements, mais au prix de trop d’humiliations, trop d’at-
teintes à la dignité de la personne et au respect de sa liberté; trop
d’interventions de l’État et de ses enquêteurs.
Le Crédit Social présenté par Douglas
Pourtant, il y a déjà un demi-siècle, un ingénieur écossais, Dou-
glas, énonçait les propositions connues sous le nom de Crédit So-
cial. Leur application aurait résolu ce problème de la distribution
des biens temporels à tous, sans rien bouleverser; et elle convien-
drait, non seulement aux conditions actuelles de la vie économi-
que, mais à tout développement possible dans l’avenir. Comment?
En assouplissant le système financier pour en faire un serviteur
fidèle des possibilités productives répondant aux besoins légitimes
de la population, puis en assurant à chaque membre de la société
un dividende social périodique, le moyen de se procurer une part
des biens offerts; enfin, en ajustant les prix, sans nuire à personne,
pour bannir toute possibilité d’inflation.