Page 49 - Une lumière sur mon chemin - Louis Even
P. 49
5. Un super-pouvoir domine 47
de cette banque: «Le peuple ignore généralement que le volume
de l’argent en circulation dépend de l’action des banques; tout
prêt bancaire augmente le flot de l’argent en circulation et tout
remboursement d’un prêt bancaire diminue ce flot d’un montant
égal au remboursement.» Ainsi parlait le grand banquier McKenna.
Ayant été aussi Ministre des Finances de son pays, il savait très
bien lequel des deux pouvoirs est le plus gros, celui de la banque
ou celui du gouvernement. Il eût même la franchise, rare chez des
banquiers de ce niveau, de déclarer: «Les banques contrôlent le
crédit de la nation, dirigent les lignes de conduite du gouverne-
ment, et tiennent dans le creux de leurs mains les destinées des
peuples.» C’est McKenna, lui-même, qui dit cela.
Diriger les politiques des gouvernements, tenir dans le creux
de la main les destinées des peuples, cela rejoint bien les paroles
de Pie XI quand il disait: «…un pouvoir tel que sans leur permis-
sion nul ne peut plus respirer.»
Un pouvoir monétaire constitutionnel
La solution serait, évidemment, de remplacer ce super pouvoir
non constitutionnel par un organisme monétaire constitutionnel
comme l’est, par exemple, le pouvoir judiciaire, mais cet organis-
me monétaire serait formé de comptables et non pas de juges. Des
comptables nommés par les gouvernements, mais indépendants
des gouvernements comme le sont les juges dans l’exercice de
leurs fonctions. Des comptables basant leurs opérations monétaires,
additions, soustractions, règles de trois, sur des statistiques qui ne
dépendent pas d’eux; qui dépendent des faits de producteurs et de
consommateurs libres.
Un organisme monétaire ayant comme fonction de mettre le
crédit financier au service des producteurs pour produire et au ser-
vice des personnes et des familles pour obtenir les produits répon-
dant à leurs besoins, comme le propose le Crédit Social, non pas
un parti politique, mais le Crédit Social authentique présenté au
monde par l’ingénieur C. H. Douglas et propagé par ses disciples
depuis plus d’un demi-siècle.
Des économistes, des politiciens, des sociologues, des mora-
listes, ont dédaigneusement levé le nez sur le Crédit Social, mal-
gré qu’il soit présenté depuis trente-cinq ans dans la province de
Québec. Ils préfèrent tourner les yeux vers le socialisme, vers le
communisme, dans le faux espoir de trouver là quelque soulage-
ment à la tyrannie financière. Quelle folie! La tyrannie financière
continuera; on l’aura seulement doublée d’une tyrannie politique.