Page 45 - Une lumière sur mon chemin - Louis Even
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5. Un super-pouvoir
domine les gouvernements
Pouvoirs gouvernementaux
Les manuels d’instruction civique distinguent généralement
trois grands pouvoirs dont l’exercice est nécessaire au bon ordre,
à la stabilité du pays, à la paix interne, à la protection de la vie, des
biens et des droits légitimes des citoyens.
Le pouvoir de faire des lois, c’est le pouvoir législatif. Le pou-
voir d’administrer le pays en conformité avec les lois, c’est le pou-
voir exécutif. Le pouvoir de juger les litiges ainsi que les violations
des lois, c’est le pouvoir judiciaire.
Le super-pouvoir
C’est la Constitution du pays qui définit la formation, les attribu-
tions et la juridiction de chacun de ces trois pouvoirs. Ce sont donc
des pouvoirs constitutionnels. Mais il existe un autre pouvoir qui
n’est point mentionné comme tel dans les manuels, ni dans l’ensei-
gnement officiel de nos écoles ou de nos universités; un pouvoir
qui n’est point établi ni défini par la Constitution mais qui, quand
même, dépasse en puissance chacun des trois pouvoirs constitu-
tionnels; un pouvoir qui domine la vie des individus, des familles,
des institutions, des gouvernements eux-mêmes. Ce super pouvoir
c’est le pouvoir monétaire, le pouvoir de contrôler l’argent et le
crédit.
C’est cette puissance que dénonçait le pape Pie XI dans son
encyclique Quadragesimo Anno:
«Ce pouvoir est surtout considérable chez ceux qui, déten-
teurs et maîtres absolus de l’argent, gouvernent le crédit et le
dispensent selon leur bon plaisir. Par là, ils distribuent en quelque
sorte le sang à l’organisme économique dont ils tiennent la vie
entre leurs mains, si bien que, sans leur consentement, nul ne
peut plus respirer».
Tout le monde sait où résident les pouvoirs constitutionnels: le
pouvoir législatif, dans les parlements, le pouvoir exécutif, dans les
ministères, le pouvoir judiciaire, dans les cours de justice; mais le
super pouvoir non constitutionnel, le pouvoir de contrôler l’argent
et le crédit, où réside-t-il? Il réside dans le système bancaire. C’est
dans les banques que naît et meurt le crédit financier qui est l’ar-
gent moderne. C’est en effet lorsqu’une banque consent un prêt,
soit à un entrepreneur particulier, soit à un commerçant, soit à un
gouvernement, que du nouveau crédit financier vient au monde.