Page 305 - Une lumière sur mon chemin - Louis Even
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33. Une finance saine et efficace               303

              Et sous ce chapitre, le vol va en croissant, à mesure que
              se multiplient ces intrusions du gouvernement. Le gou-
              vernement,  il est vrai, donne toujours comme raison
              l’incapacité financière des personnes, des familles, des
              corps publics locaux. Son action, alors, devrait s’appli-
              quer à corriger cette incapacité financière, comme le
              ferait un système financier créditiste. Vol légalisé en-
              core: non seulement les taxes elles-mêmes, mais tout
              ce que la perception des taxes comporte de frais que
              le public paie, sous un poste ou un autre, sans recevoir
              aucun service en retour.
        Mais votre dernière citation de Douglas mentionne une «certaine
            forme de taxation» pour transférer des biens et du travail de
            la production privée à la production publique, et vous avez
            dit que cela n’est pas nécessairement un transfert d’argent.
            Comment donc concevez-vous la chose ?
            Je la conçois en termes de réel d’abord; quant à son expres-
        sion financière, elle peut affecter différentes formes. Je m’explique:
            Pour la construction du pont — exemple donné de projet public
        — c’est la décision prise par le gouvernement, avec l’assentiment
        des représentants du peuple, qui constitue le transfert d’une par-
        tie de la capacité de production du pays vers le secteur public. Et
        c’est la situation qui en résultera pour le volume de la production
        de biens consommables qui pourra affecter le niveau de vie de la
        population.

            Qu’il s’agisse de biens privés ou de biens publics, la population
        ne peut certainement obtenir que ce qui est produit. Si les citoyens,
        par leurs représentants, demandent au gouvernement tellement de
        biens publics que la production de biens privés en soit diminuée,
        il faudra bien que leur niveau de vie privé baisse en conséquence,
        même si leur jouissance de biens publics augmente. Ce n’est pas
        une question de finance, mais une question de richesse réelle.
            Et  comment  cette  situation réelle  sera-t-elle  exprimée finan-
        cièrement ? Par la diminution de pouvoir d’achat, parce qu’on ne
        peut pas acheter ce qui n’existe pas. Et cette diminution de pou-
        voir d’achat, sous un régime financier de Crédit Social, s’insérerait
        mathématiquement dans le mécanisme du prix ajusté et compen-
        sé. Ce serait là une «certaine forme de taxation» correspondant au
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