Page 309 - Une lumière sur mon chemin - Louis Even
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33. Une finance saine et efficace 307
nationale, par laquelle il faut entendre la protection du pays contre
toute agression possible, nécessitant l’entretien d’une armée suffi-
sante et, en cas d’attaques, des opérations militaires. C’est le cas
encore de l’administration du pays pour maintenir l’ordre social
établi. Tout le monde en profite également. Le moyen le plus simple
d’en acquitter le paiement serait, nous semble-t-il, une utilisation
du crédit national, recouvré du public par le mécanisme du prix
ajusté.
Mais il y a des services publics qui ne sont offerts qu’à des
fractions de la communauté, tels des services d’aqueduc, d’égouts
et autres dont les campagnes ne bénéficient pas comme les villes.
Il serait alors injuste de les faire payer par un ajustement des prix
dont tous les acheteurs, ceux des campagnes comme ceux des
villes, feraient les frais. Dans ces cas, c’est aux municipalités qui se
donnent ces services de les faire payer par leur propre population.
En général, on peut dire qu’il revient aux favorisés des services
d’en supporter les charges. Quant à la meilleure méthode, Douglas
écrit dans Warning Democracy (édition 1934, page 176):
«De même qu’il existe théoriquement deux mé-
thodes pour distribuer l’enrichissement de l’associa-
tion, que nous appelons crédit public, soit par un ver-
sement d’argent (dividende), soit par une réduction
générale des prix, le choix entre les deux étant une
question de praticabilité et non plus une question de
principes, — de même aussi, il y a deux méthodes
par lesquelles on peut effectuer le transfert de biens
et de services du secteur privé au service public: la
méthode directe et la méthode indirecte. Il est curieux
de constater la tendance à utiliser de préférence le
méthode directe, avec ses crudités, ses complica-
tions, ses iniquités. II serait à la fois simple et pratique
d’abolir toute taxe en Grande- Bretagne, leur substi-
tuant une simple taxe de vente sur les articles de toute
description. A part de toute autre considération, cette
méthode procurerait une économie d’administration
bien au-delà de tout ce qu’on peut concevoir dans les
limites du système financier existant.»
Les taxes directes, ce sont les sommes prélevées directement
des individus, comme l’impôt sur le revenu, les taxes per capita là