Page 310 - Une lumière sur mon chemin - Louis Even
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308 33. Une finance saine et efficace
où elles existent, les taxes sur les successions, les taxes sur la pro-
priété (taxes foncières), etc.
Douglas donne ainsi sa préférence à une taxe de vente qui af-
fecterait les prix. Dans un système de Crédit Social, cela se combi-
nerait avec l’ajustement des prix à payer par le consommateur. Mé-
thode convenant parfaitement au moins pour le paiement des ser-
vices publics offerts à toute la communauté, comme nous l’avons
fait remarquer ci-dessus.
Mais, est-ce que cette manière de faire payer les services
publics n’est pas injuste en faisant payer tout le monde,
même les gens à revenu moindre et les familles qui, à
cause du grand nombre d’enfants, sont obligées de faire
plus d’achats ?
Cette objection oublie que, même dans le système actuel, les
prix sont les mêmes pour tout le monde, pauvres comme riches.
C’est surtout oublier que, sous un système financier de Crédit
Social, chaque personne est assu rée d’un revenu, quel que soit
son âge, par le dividende social attaché à la personne et non pas
à l’emploi; de sorte qu’il entre dans la famille autant de dividendes
qu’elle compte de personnes. Puis, ce dividende doit être d’un
montant suffisant pour que, même avec l’inclusion des prix des
services publics dans les prix des produits consommables, chaque
personne puisse se procurer au moins le nécessaire dans un pays
qui peut fournir plus que le nécessaire à tous. La hiérarchie des
besoins exige, en effet, que le premier appel sur la capacité de pro-
duction du pays soit la satisfaction du nécessaire à tous.
D’ailleurs, le riche achète généralement, sinon toujours, plus
que le pauvre; avec la méthode indirecte proposée, il se trouverait
donc à financer plus que le pauvre le coût des services publics. Il
n’est que juste que celui qui profite le plus de la richesse nationale
en fasse le plus les frais.
L’impôt compris dans les prix a aussi, à y regarder de près, un
caractère moins dictatorial que l’impôt sur le revenu ou que l’impôt
sur la propriété. C’est un point qu’a souligné le maître Douglas. Si
vous voulez payer moins d’impôt par les prix, vous avez toujours le
choix d’acheter moins, de vous contenter d’un niveau de vie moins
élevé. Tandis que l’impôt sur le revenu ou la taxe foncière vous
frappe obligatoirement, même si vous ne tirez pas d’avantages par-