Page 307 - Une lumière sur mon chemin - Louis Even
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33. Une finance saine et efficace               305

            Et l’enseignement:  la mère n’a pas souvent le temps, même si
        elle en avait la compétence, de se faire institutrice pour ses enfants.
        On ne peut guère compter que chaque famille puisse trouver et
        engager un précepteur pour le faire. Mais que 20, 30, 100 familles
        décident ensemble d’engager le personnel compétent pour ensei-
        gner à tous leurs enfants, cela, à service équivalent, coûtera certai-
        nement moins cher à chaque famille.
            Faut-il appeler taxes ce que chaque famille devra payer? Peut-
        être, parce que le terme est courant; mais en réalité, ce n’est pas
        plus une taxe que l’argent payé au médecin qui a soigné un membre
        de la famille, ou que la facture du cordonnier pour une réparation
        de chaussures.
        Alors, quelle différence y a-t-il, en matière de taxes, entre ce qui
            existe aujourd’hui et ce qu’on peut envisager sous un système
            financier de Crédit Social ?
            Une différence énorme. D’abord, comme nous l’avons dit, les
        développements  du  pays  seraient  financés  par  des  crédits  nou-
        veaux, et non pas par des taxes. On ne paierait financièrement que
        leur consommation, leur usure, non pas leur production. On ne traî-
        nerait pas des dettes publiques mathématiquement impayables, au
        service desquelles va chaque année une grosse tranche du revenu
        des taxes.
            On n’aurait pas non plus à payer des taxes pour faire vivre des
        employés de gouvernements qui s’occupent de fonctions qui doivent
        relever des personnes et des familles elles-mêmes. Et personnes et
        familles ne seraient plus aujourd’hui dans une incapacité financière
        qui invite les gouvernements à faire les choses à leur place.
            On n’aurait pas à alimenter par des taxes les fonds toujours
        plus exigeants des organismes gouvernementaux de sécurité so-
        ciale, puisque tous les citoyens, comme cohéritiers et coproprié-
        taires d’un capital commun, trouveraient leur sécurité économique
        inconditionnelle  dans le dividende  social conjugué  avec l’ajuste-
        ment des prix.
            Puis, du fait que toutes les possibilités physiques seraient par
        le fait même des possibilités financières, le public serait capable,
        collectivement, de payer tout ce que le pays peut fournir, en pro-
        duction publique comme en production privée. Le paiement des
        services publics ne serait donc pas, comme aujourd’hui, un fardeau
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