Page 308 - Une lumière sur mon chemin - Louis Even
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306 33. Une finance saine et efficace
et une entrave à l’obtention des biens d’ordre privé.
Sous un système de Crédit Social, tous les citoyens sont trai-
tés comme des actionnaires, attitrés à un dividende sur la produc-
tion nationale. Ils seraient aussi, comme des actionnaires, mis pé-
riodiquement au courant de la comptabilité nationale, infiniment
plus simple, plus claire, que les complexités du système actuel.
Ils pourraient donc, comme nous l’avons dit plus haut, intervenir
auprès des responsables élus par eux, au cas où ils préféreraient
voir la production du pays donner plus de ses activités à la satisfac-
tion des besoins privés.
D’ailleurs, le revenu garanti à chaque personne, au moins, pour
commencer, jusqu’au niveau du minimum biologique, puis bientôt
au niveau d’un minimum de civilisation, serait le moyen pour tous
de passer leurs propres commandes à la capacité de production.
Pour une perspective d’un monde créditiste, il faut tout voir
sous une optique de réel. Le niveau de vie dépendrait, non plus
du système financier, mais de la production réalisée ou réalisable
sur commande. La finance n’interviendrait que pour huiler le mé-
canisme de production du côté producteur, et pour permettre la
liberté de choix du côté consommateur.
De quelle manière la population paierait-elle les services publics ?
Ce sont là des formules à déterminer selon les services, selon
qu’ils bénéficient à toute la population ou seulement à certaines
étendues géographiques, selon ce qui se révèle le plus pratique à
l’essai. Mais il faut éviter ce qui, sous prétexte d’efficacité, cause
aux personnes des torts que nul objectif financier ne peut justifier.
Certains services publics peuvent très bien continuer à être,
connue aujourd’hui, payés par ceux seulement qui les utilisent. Tel
est le cas pour le service postal: ceux qui veulent s’en servir le
paient par l’achat de timbres. Tel est encore le cas pour certaines
voies de communication rapide, comme les autoroutes — bien
que, sous un régime de Crédit Social, beaucoup de péages pour-
raient disparaître ou durer moins longtemps, vu le moyen nouveau
de financer les projets publics.
D’autres services publics sont utilisés par tous les citoyens
indifféremment, dans quelque section du pays où ils se trouvent.
C’est le cas des routes ordinaires. C’est le cas aussi de la sécurité