Page 304 - Une lumière sur mon chemin - Louis Even
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302 33. Une finance saine et efficace
de chaussures ou d’autres biens de consommation? Est-ce que, au
contraire, cette production n’est pas activée du fait que les salaires
distribués aux travailleurs de la route stimulent la vente de ces
biens de consommation ?
Or, dans le système actuel, le gouvernement taxe les contri-
buables pour payer les travailleurs de la route. Il ôte de l’argent
qui achèterait les biens de consommation, pour payer la construc-
tion de la route.
Ce système n’est pas en rapport avec le réel. Si le pays est
capable de produire à la fois les biens du secteur privé et les biens
du secteur public, le système financier doit fournir l’argent pour
payer les deux. Il n’y a aucune raison de diminuer le niveau de vie
privé pour le niveau de vie public, quand la production du pays
peut alimenter les deux.
Sous un système financier créditiste, l’argent viendrait automa-
tiquement pour financer toute production physiquement possible
et réclamée par la population, qu’il s’agisse de production privée ou
de production publique. C’est ce qu’on a expliqué précédemment
pour le secteur public en prenant comme exemple la construction
d’un pont.
Est-ce à cause de la manière actuelle de financer les travaux pu-
blics que Douglas appelle les taxes «un vol légalisé» ?
C’est un cas patent de vol, que seule la folie pourrait excuser.
Comme l’exprimait l’organe canadien du Crédit Social, le journal
Vers Demain, du 15 avril 1964:
«Quand la population du pays est capable de
fournir à la fois les biens privés et les biens publics,
il faut être idiot ou voleur pour enlever aux individus
des droits à la production privée sous prétexte de per-
mettre la production publique.»
Mais il y a d’autres cas où les taxes sont un pillage injustifiable,
quoique légalisé. Entre autres, les cas suivants:
Tout ce que les taxes enlèvent de pouvoir d’achat
aux individus, alors que la production offerte attend
des acheteurs; tout ce que le gouvernement prend en
taxes pour s’occuper de fonctions qu’il devrait laisser
aux personnes, aux familles, aux corps intermédiaires.