Page 300 - Une lumière sur mon chemin - Louis Even
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298        33. Une finance saine et efficace

            dendes, ne serait-elle pas de l’inflation, dont tout le monde
            a peur ?
            Elle serait une augmentation d’argent dans le porte-monnaie
        des consommateurs, et je ne crois pas que cela ait jamais fait frémir
        celui qui en reçoit. Ce n’est pas quand on hausse votre revenu que
        ça vous fait mal. Avez-vous jamais entendu quelqu’un se plaindre
        de la hausse de son revenu ? C’est quand les prix haussent que tout
        le monde se plaint.
        Mais justement, est-ce que cette distribution d’argent par les divi-
            dendes ne ferait pas monter les prix ?
            Les prix de revient ne seraient pas affectés d’un sou. Les divi-
        dendes sociaux n’étant pas payés par les producteurs, ils ne pas-
        seraient pas par l’industrie, comme les salaires et les dividendes
        aux capitalistes à piastres: ils n’entreraient donc pas dans le prix de
        revient. Ils viendraient directement de la source du crédit financier
        qui est un bien du peuple.
            Dans le système actuel, qui met des restrictions où il n’en faut
        pas et qui n’en met pas où il en faut, l’augmentation de monnaie
        de consommation pourrait susciter une hausse indue du prix de
        vente. Mais dans un système créditiste, le prix de revient demeure
        conforme à la comptabilité des dépenses en cours de production,
        et le prix de vente est tenu en laisse par les modalités du prix ajusté
        et compensé, établi conformément au premier des trois principes
        énoncés par Douglas.
        Le dividende demeurerait-il, même dans les années où la produc-
            tion du pays n’augmenterait pas ?
            Bien certainement. Quel que soit le volume de la production, il
        y a toujours un pourcentage de cette production qui est dû au capi-
        tal réel communautaire. C’est seulement au cas où la production
        tomberait à zéro que la base du dividende disparaîtrait; et celle des
        salaires disparaîtrait aussi, puisqu’il n’y aurait aucune production
        faite.
            Évidemment, quand la production est mince, le pouvoir d’achat
        total doit être mince pour être en accord avec la réalité; et dans ce
        cas, les deux parts — dividendes et salaires — peuvent bien être
        plus minces que dans une production abon dante. On ne peut dis-
        tribuer que ce qui existe.
            Mais c’est à tort que, dans leurs écrits ou leurs discours, cer-
        tains créditistes ont présenté le dividende comme la distribution de
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