Page 282 - Sous le Signe de l'Abondance
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2 2   Annexe A

        La  coopération  est  une  forme  de  contrat  de  société  dans  lequel
        le dividende tend normalement et progressivement à remplacer le
        salaire.
            Voici le passage de Pie XI: «Commençons par relever la profon-
        de erreur de ceux qui déclarent essentiellement injuste le contrat
        de louage de travail et prétendent qu’il faut lui substituer un contrat
        de société; ce disant, ils font, en effet, gravement injure à Notre
        Prédécesseur,  car  l’Encyclique  Rerum  novarum  non  seulement
        admet la légitimité du salariat, mais s’attache longuement à le ré-
        gler selon les normes de la justice. Nous estimons cependant plus
        approprié aux conditions présentes de la vie sociale de tempérer
        quelque peu, dans la mesure du possible, le contrat de travail par
        des éléments empruntés au contrat de société. C’est ce que l’on
        a déjà commencé à faire sous des formes variées, non sans profit
        sensible pour les travailleurs et pour les possesseurs du capital.
        Ainsi les ouvriers et les employés ont été appelés à participer en
        quelque manière à la propriété de l’entreprise, à sa gestion et aux
        profits qu’elle apporte».
            Il  est  vrai  qu’il  est  difficile  d’imaginer  un  système  coopératif
        poussé un un tel degré que tout salaire disparaîtrait pour faire place
        à un dividende: cela cependant ne rend pas l’hypothèse erronée.
        La Commission tient à noter de plus que certaines expressions de
        Douglas sur ce sujet, sont plutôt confuses. Tele paraît être toutefois
        sa pensée, au dire même des chefs créditistes.
                                    *      *      *
             Ces objections ne sauraient, dans l’opinion de la Commission,
        infirmer le jugement précédemment formulé du point de vue social
        catholique. Ajoutons qu’une étude plus approfondie de ce système
        au  point  de  vue  purement  économique  s’imposerait,  vu  l’impor-
        tance que prend la question de nos jours.
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