Page 278 - Sous le Signe de l'Abondance
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2 Annexe A
pose un dividende dont la quantité sera déterminée par la masse
des biens à consommer. Ce dividende sera versé à chaque citoyen,
à titre de citoyen, qu’il ait ou non d’autres sources de revenus.
4. Il s’agit maintenant de voir s’il y a des traces de socialisme
dans ces propositions.
Ad Iam: Cette proposition ne paraît pas comporter de donnée
socialiste ni partant être contraire à la doctrine sociale de l’Eglise.
L’affirmation est basée sur les passages suivants de l’Encyclique
Quadragesimo anno.
Le Pape dit: «Il y a certaines catégories de biens pour lesquels
on put soutenir avec raison qu’ils doivent être réservés à la collec-
tivité lorsqu’ils en viennent à conférer une puissance économique
telle qu’elle ne peut, sans danger pour le bien public, être laissée
entre les mains des personnes privées.»
On y lit encore: «Ce qui à notre époque frappe tout d’abord
le regard, ce n’est pas seulement la concentration des richesses,
mais encore l’accumulation d’une énorme puissance, d’un pou-
voir économique discrétionnaire, aux mains d’un petit nombre
d’hommes, qui d’ordinaire ne sont pas les propriétaires mais les
simples dépositaires et garants du capital qu’ils administrent à
leur gré.»
«Ce pouvoir est surtout considérable chez ceux qui, déten-
teurs et maîtres absolus de l’argent, gouvernent le crédit et le
dispensent selon leur bon plaisir. Par là, ils distribuent le sang à
l’organisme économique dont ils tiennent la vie entre leurs mains,
si bien que, sans leur consentement nul ne peut plus respirer.»
Vouloir changer un tel état de choses n’est donc pas contraire
à la doctrine sociale de l’Eglise. Il est vrai qu’en confiant à l’Etat le
contrôle de la monnaie et du crédit, on lui donne une influence
considérable sur la vie économique de la nation, une influence
équivalente à celle qu’exercent les banques actuellement à leur
seul profit; mais cette manière de faire, in se, ne comporte pas de
socialisme.
La monnaie n’étant, dans le système du Crédit Social, qu’un
instrument d’échange dont le cours sera rigoureusement réglé par
la statistique de la production, la propriété privée demeure intacte;
voire la monnaie et le crédit seraient peut-être moins qu’aujourd’hui
dispensés selon le bon plaisir de ceux qui les contrôlent. Réserver
à la collectivité la monnaie et le crédit n’est donc pas opposé à la
doctrine sociale de l’Eglise.