Page 277 - Sous le Signe de l'Abondance
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Le Crédit Social et la doctrine catholique 2
c) La seule question à l’étude est la suivante: la doctrine du
Crédit Social, dans ses principes essentiels, est-elle entachée de
socialisme ou de communisme, doctrines condamnées par l’Egli-
se; et par suite doit-elle être regardée par les catholiques comme
une doctrine qu’il n’est pas permis d’admettre et encore moins de
propager.
2. La Commission définit le socialisme et note ce qui caracté-
rise cette doctrine à la lumière de Quadragesimo anno: le matéria-
lisme; la lutte des classes; la suppression de la propriété privée; le
contrôle de la vie économique par l’Etat au mépris de la liberté et
de l’initiative individuelle.
3. La Commission a ensuite formulé en propositions les princi-
pes essentiels du Crédit Social.
«Le but de la doctrine monétaire du Crédit Social est de donner
à tous et à chacun des membres de la société la liberté et la sécurité
économiques que doit leur procurer l’organisme économique et
social. Pour cela, au lieu d’abaisser la production vers le niveau du
pouvoir d’achat par la destruction des biens utiles ou la restriction
du travail, le Crédit Social veut hausser le pouvoir d’achat au niveau
de la capacité de production des biens utiles.»
Il propose à cette fin:
I. L’Etat doit reprendre le contrôle de l’émission et du volume de
la monnaie et du crédit. Il l’exercera par une commission indépen-
dante jouissant de toute l’autorité voulue pour atteindre son but.
II. Les ressources matérielles de la nation représentées par la
production constituent la base de la monnaie et du crédit.
III. En tout temps l’émission de la monnaie et du crédit devrait
se mesurer sur le mouvement de la production de façon qu’un sain
équilibre se maintienne constamment entre celle-ci et la consom-
mation. Cet équilibre est assuré, partiellement du moins, par le
moyen d’un escompte dont le taux varierait nécessairement avec
les fluctuations mêmes de la production.
IV. Le système économique actuel, grâce aux nombreuses dé-
couvertes et inventions qui le favorisent, produit une abondance
insoupçonnée de biens en même temps qu’il réduit la main-d’uvre
et engendre un chômage permanent. Une partie importante de la
population se trouve ainsi privée de tout pouvoir d’achat des biens
créés pour elle et non pas pour quelques individus ou groupes par-
ticuliers seulement. Pour que tous puissent avoir une part de l’hé-
ritage culturel légué par leurs prédécesseurs, le Crédit Social pro-