Page 274 - Sous le Signe de l'Abondance
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        une attitude diamétralement opposée: se dépenser pour le bien
        du prochain.» (Jean-Paul II, Sollicitudo rei socialis, n. 38.)
                                Des apôtres
            «Vous tous qui avez entendu l’appel des peuples souffrants,
        vous tous qui travaillez à y répondre, vous êtes les apôtres du bon
        et vrai développement qui n’est pas la richesse égoïste et aimée
        pour elle-même, mais l’économie au service de l’homme, le pain
        quotidien distribué à tous, comme source de fraternité et signe de
        la Providence.» (Paul VI, Populorum progressio, n. 86.)
                          Principes et application
            Certains diront que les Papes n’ont jamais approuvé publique-
        ment le Crédit Social. En fait, les Papes n’approuveront jamais publi-
        quement aucun système économique, telle n’est pas leur mission: ils
        ne donnent pas de solutions techniques, ils ne font qu’établir les prin-
        cipes sur lesquels doit être basé tout système économique véritable-
        ment au service de la personne humaine, et ils laissent aux fidèles le
        soin d’appliquer le système qui appliquerait le mieux ces principes.
            Or, à notre connaissance, aucune autre solution n’appliquerait
        aussi parfaitement la doctrine sociale de l’Eglise que le Crédit So-
        cial. C’est pourquoi Louis Even, grand catholique qui ne manquait
        pas de logique, ne se gênait pas pour faire ressortir les liens entre
        le Crédit Social et la doctrine sociale de l’Eglise.
            Un autre qui était convaincu que le Crédit Social est le christianis-
        me appliqué, qu’il appliquerait à merveille l’enseignement de l’Eglise
        sur la justice sociale, c’est le Père Peter Coffey, docteur en philoso-
        phie et professeur au Collège de Maynooth, en Irlande. Voici ce qu’il
        écrivait à un jésuite canadien, le Père Richard, en mars 1932:
            «Les difficultés posées par vos questions ne peuvent être ré-
        solues que par la réforme du système financier du capitalisme,
        selon les lignes suggérées par le Major Douglas et l’école crédi-
        tiste du crédit. C’est le système financier actuel qui est à la racine
        des maux du capitalisme. L’exactitude de l’analyse faite par Dou-
        glas n’a jamais été réfutée, et la réforme qu’il propose, avec sa
        fameuse formule d’ajustement des prix, est la seule réforme qui
        aille jusqu’à la racine du mal...»
            En 1939, les évêques du Québec avaient chargé une commis-
        sion de neuf théologiens d’étudier le Crédit Social en regard de la
        doctrine sociale de l’Eglise, pour savoir s’il était entaché de socia-
        lisme, et ils concluaient qu’il n’y avait rien dans la doctrine du Crédit
        Social qui était contraire à l’enseignement de l’Eglise, et que tout
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