Page 276 - Sous le Signe de l'Abondance
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Annexe A
Le Crédit Social et la doctrine catholique
Étude par neuf théologiens
Aussitôt que l’ingénieur écossais Clifford Hugh Douglas publia
ses premiers écrits sur le Crédit Social, les Financiers firent tout
en leur pouvoir pour faire taire la voix de Douglas, ou déformer sa
doctrine, car ils savaient que l’application des principes du Crédit
Social mettrait fin à leur contrôle de la création de l’argent. Lorsque
Louis Even commença à répandre les principes du Crédit Social
au Canada français en 1935, une des accusations colportées par
les Financiers était que le Crédit Social était du socialisme, ou du
communisme.
Alors en 1939, les évêques catholiques du Québec chargèrent
une commission de neuf théologiens d’étudier le Crédit Social en
regard de la doctrine sociale de l’Eglise, pour savoir s’il était enta-
ché de socialisme. Les neuf théologiens conclurent qu’il n’y avait
rien dans la doctrine du Crédit Social qui était contraire à l’ensei-
gnement de l’Eglise, et que tout catholique était donc libre d’y ad-
hérer sans danger.
Voici cette étude des neuf théologiens, telle que reproduite
dans «La Semaine Religieuse» de Montréal du 15 novembre 1939:
Rapport de la Commission d’étude
sur le système monétaire appelé Crédit Social
1. La Commission détermine tout d’abord le champ de l’étude
qu’il s’agit de faire.
a) Il ne s’agit aucunement de l’aspect économique ou politique,
i.e., de la valeur de la théorie au point de vue économique et de
l’application pratique du système du Crédit Social à un pays. Les
membres de la Commission ne se reconnaissent aucune compé-
tence en ces matières, et d’ailleurs l’Eglise n’a pas à se prononcer
sur des questions pour lesquelles, comme le dit le Pape Pie XI, «elle
est dépourvue des moyens appropriés et de compétence» (Qua-
dragesimo anno).
b) Il ne s’agit pas non plus d’approuver cette doctrine au nom
de l’Eglise, car l’Eglise n’a «jamais, sur le terrain social et économi-
que, présenté de système technique déterminé, ce qui d’ailleurs ne
lui appartient pas» (Divini Redemptoris, n. 34).