Page 173 - Sous le Signe de l'Abondance
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Il n’y a pas de problème de chômage 1 3
nos efforts seront toujours payés par les salaires. Et les fruits des
machines devront être payés par les dividendes.
Sans le dividende social, le progrès est nuisible, puisqu’il crée
des chômeurs sans argent. Avec le dividende, le progrès sera dis-
tribué à tous.
Sans le dividende social, le progrès fait des chômeurs affamés.
Avec le dividende, les chômeurs seront financés, le chômage s’ap-
pellera loisir d’homme libre, temps disponible pour des activités
libres. La richesse des grands seigneurs, ce sont les loisirs. Un
homme vraiment riche est celui qui peut disposer de son temps à
son gré, pas celui qui est attelé au pain quotidien comme une bête
de somme.
Les communistes de nos universités et de nos écoles d’Etat,
de nos syndicats, des médias et de la plupart des associations,
voudraient que l’homme d’aujourd’hui continue à se faire atteler.
Ils réclament l’embauchage intégral. Le créditiste veut un homme
vraiment enrichi par le progrès, un homme libéré par la machine,
un homme qui peut disposer de son temps pour sa culture, pour
l’étude des arts, de la philosophie, pour des fonctions de charité,
un homme civilisé, quoi! Le Crédit Social est une doctrine de haute
civilisation, de vraie chrétienté. L’embauchage est du ratatiné de
contrôleurs, d’assoiffés de pouvoir petit ou grand, pouvoir de po-
litiques et de fonctionnaires, pouvoir absolu dans les pays sous la
botte de Moscou, ou bien pouvoir de plus en plus tyrannique dans
les pays soi-disant libres mais sous la botte de la Finance interna-
tionale.
Tant que nos universitaires ne réclameront pas le dividende
social, on se demande à quoi pourra bien servir d’agrandir les uni-
versités et de payer des études à tout le monde. Le progrès actuel
n’est pas distribué, on remise les machines, on attelle les hommes
comme des chevaux, et on les laisse crever de faim en face de
l’abondance. Pourtant, nos universités nous ont déjà coûté des mil-
lions. C’est un joli succès que nous ont donné tous nos sacrifices
pour nos écoles! Voyez les chômeurs sans pain, voyez les embau-
chés au pic et à la pelle. Ce n’était vraiment pas la peine d’être si sa-
vants. Non, vraiment; avant d’agrandir les écoles et les multiplier, il
vaudrait mieux enseigner le Crédit Social dans les écoles que nous
avons; enseigner le dividende aux élèves et aux professeurs, leur
faire découvrir qu’il n’y a pas de problème de chômage, mais bien
plutôt un problème de dividende social.