Page 171 - Sous le Signe de l'Abondance
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Il n’y a pas de problème de chômage  1 1

        les machines travaillent à la place des hommes et donnent même
        plus de résultats, sans que nous soyons fatigués. Le monde entier
        déplore le progrès, la machine, le repos, le chômage.

                             Manque d’argent
            — Mais, c’est que quand on chôme on n’a pas d’argent!
            — Ah! alors, ce n’est pas parce que vous chômez que vous
        vous lamentez, c’est parce que vous n’avez pas assez d’argent pour
        vivre!
            Alors ne dites pas que c’est le chômage qui est le problème,
        mais le manque d’argent. C’est le manque d’argent qui est le pro-
        blème.
            Il n’y a pas de problème du chômage. Et c’est parce que les
        responsables des gouvernements et des associations s’entêtent à
        vouloir régler le problème du chômage, un problème qui n’existe
        pas, qu’ils ne règlent rien du tout.
            Il y en a qui proposent de remiser les machines et d’atteler les
        hommes à la place des machines pour leur permettre de gagner un
        salaire N’est-ce pas stupide quand les machines peuvent produire
        plus en moins de temps et sans sueur aucune? Pourquoi ne donne-
        t-on pas gratuitement de l’argent aux ouvriers rien qu’à regarder
        faire les machines? De l’argent donné à ne rien faire plutôt que de
        laisser les machines à ne rien faire.
            — Mais, donner de l’argent au monde à ne rien faire, ce serait
        un dividende!
            — Précisément, ce serait un dividende. Et le problème, il est
        là. Ce n’est pas un problème de chômage, mais un problème de
        dividende. Ce n’est pas un problème de production, mais de dis-
        tribution. Il ne faut pas chercher à faire travailler les hommes à la
        place des machines. Mais il faut chercher à distribuer les produits
        des machines aux hommes qui ont des besoins, sans que les hom-
        mes soient obligés de travailler, puisque les machines travaillent à
        leur place.
            Le salaire, c’est pour acheter les produits des bras et des cer-
        veaux; et le dividende, ce serait pour acheter les produits de la ma-
        chine. Quand l’homme travaille avec ses bras, il reçoit un salaire.
        Quand c’est la machine qui travaille à la place des hommes, tous
        les hommes devraient recevoir un dividende. Les produits des bras
        sont  payés  avec  des  salaires.  Les  produits  des  machines  seront
        payés avec des dividendes. Les produits des bras sont le fruit des
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