Page 161 - Sous le Signe de l'Abondance
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Le problème des dettes publiques 161
Eccles: «Nous avons les obligations du gouvernement.»
Patman: «C’est exact, le crédit du gouvernement.»
La solution: un argent sans dette créé par la société
Cela nous met sur la piste de la solution au problème de la
dette: si les obligations sont basées sur le crédit du gouvernement,
pourquoi le gouvernement a-t-il besoin de passer par les banques
pour faire usage de son propre crédit?
Ce n’est pas le banquier qui donne la valeur à l’argent, mais le
crédit du gouvernement, de la société. La seule chose que fait le
banquier dans cette transaction, c’est d’apporter une écriture, des
chiffres, qui permettent au pays d’utiliseer sa propre capacité de
production, de faire usage de ses propres richesses.
L’argent n’est pas autre chose que cela: un chiffre. Un chiffre
qui donne droit aux produits. L’argent n’est qu’un signe, une créa-
tion de la loi (Aristote). L’argent n’est pas la richesse, mais le signe
qui donne droit à la richesse. Sans produits, l’argent n’a aucune va-
leur. Alors, pourquoi payer pour des chiffres? Pourquoi payer pour
ce qui ne coûte rien à fabriquer?
Et puisque cet argent est basé sur la capacité de production
de la société, cet argent appartient aussi à la société. Alors, pour-
quoi la société devrait-elle payer les banquiers pour l’usage de son
propre argent? Pourquoi payer pour l’usage d’un bien qui nous
appartient? Pourquoi le gouvernement n’émet-il pas directement
son argent, sans passer par les banques?
Pas d’inflation
«Oui mais, de l’argent fait par le gouvernement, ça va faire de
l’inflation!» s’empresseront de dire les économistes.
Pour qu’il y ait inflation, il faut qu’il y ait plus d’argent émis que
de produits. C’est ce qui est arrivé dans le cas des marks allemands
en 1923 et des assignats français de Law en 1790, juste avant la
Révolution française (deux exemples que les économistes aiment
bien citer pour prouver que l’argent fait par le gouvernement serait
cause d’inflation). Ces gouvernements savaient parfaitement bien
qu’il y avait plus d’argent que de produits, et que cela allait cau-
ser de l’inflation, mais ils ont continué d’émettre de l’argent quand
même. C’était une mauvaise comptabilité, et ce n’est pas du tout ce
que le Crédit Social propose.
Quand le Crédit Social parle d’argent fait par le gouvernement,
cela ne veut pas dire que l’argent doit être émis n’importe com-