Page 150 - Sous le Signe de l'Abondance
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150   Chapitre 33

        normal. Jésus renversa leur table et leur dit: «Ma maison est une
        maison de prière, et vous en avez fait une caverne de voleurs.»
            F. R. Burch, dans son livre Money and its True Function, com-
        mente ainsi ce texte de l’Evangile:
            «Tant que le Christ limitait son enseignement au domaine de
        la moralité et de la droiture, il n’était pas dérangé; ce ne fut que
        lorsqu’il s’attaqua au système économique établi et chassa les pro-
        fiteurs et renversa les tables des changeurs de monnaie qu’il fut
        condamné. Le jour suivant, il était questionné, trahi le second, jugé
        le troisième, et crucifié le quatrième jour.»
            On serait tenté de faire le rapprochement avec les Pèlerins de
        saint Michel, les «Bérets Blancs» du journal Vers Demain: tant qu’ils
        se contentent de parler de la réforme des moeurs, ça, les Financiers
        peuvent toujours le tolérer; mais quand les «Bérets Blancs» osent
        attaquer le système d’argent-dette, cela, c’est un «péché impardon-
        nable», et les Financiers sont alors prêts à utiliser tous les moyens
        possibles pour faire taire les «Bérets Blancs». Mais ces tentatives des
        Financiers sont vaines, puisque la vérité finit toujours par triompher.
                        L’enseignement de l’Eglise
            La Bible contient plusieurs textes qui condamnent clairement
        le prêt à intérêt. Par ailleurs, plus de 300 ans avant Jésus-Christ, le
        grand philosophe grec Aristote condamnait lui aussi le prêt à inté-
        rêt, faisant remarquer que l’argent, n’étant pas une chose vivante,
        ne pouvait donner naissance à d’autre argent: «L’argent ne fait pas
        de petits», dit-il. De plus, les Pères de l’Eglise, depuis les temps les
        plus anciens, ont toujours dénoncé sans équivoque l’usure. Saint
        Thomas d’Aquin, dans sa Somme Théologique (2-2, question 78),
        résume l’enseignement de l’Eglise sur le prêt à intérêt:
            «Il est écrit dans le livre de l’Exode (22, 24): “Si tu prêtes de
        l’argent à quelqu’un de mon peuple, au pauvre qui est avec toi, tu
        ne seras point à son égard comme un créancier, tu ne l’accableras
        pas  d’intérêts.” Recevoir un intérêt pour l’usage de l’argent prêté
        est de soi injuste, car c’est faire payer ce qui n’existe pas; ce qui
        constitue évidemment une inégalité contraire à la justice... c’est
        en quoi con-siste l’usure. Et comme l’on est tenu de restituer les
        biens acquis injustement, de même l’on est tenu de restituer l’ar-
        gent reçu à titre d’intérêt.»
            En réponse au texte de l’Evangile sur la parabole des talents
        (Matthieu 25, 14-30 et Luc 19, 12-27), qui, à première vue, semble
        justifier l’intérêt («Serviteur mauvais... tu aurais dû placer mon ar-
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