Page 146 - Sous le Signe de l'Abondance
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146   Chapitre 32

        lement accrû. Le problème fait boule de neige.
            Le  système  du  Crédit  Social  réglerait  le  cas,  comme  bien
        d’autres cas d’ailleurs.
            Le dividende est une chose légitime, normale, logique. Mais le
        système actuel ne permet pas de le servir sans que ça fasse mal
        quelque part.
            C’est sans doute cette raison qui fait tant décrier les dividen-
        des. A noter que les communistes et les socialistes crient toujours
        contre les dividendes, jamais contre l’intérêt. Ils n’ont encore jamais
        songé à dénoncer la source du mal: la création de l’argent par des
        institutions privées qui le prêtent à intérêt dès son émission.
                               Deux horreurs
            C’est pourtant là une horreur sans nom. Une société organisée,
        le travail des hommes, les progrès de la science, font la richesse:
        mais ce sont les banquiers qui font l’argent basé sur cette richesse,
        et ils s’approprient cet argent, puisqu’ils ne le laissent pas entrer en
        fonction sans le prêter à intérêt.
            L’autre horreur, c’est celle de gouvernements qui recourent à
        l’emprunt  pour  la  finance  publique.  Où  est  la  souveraineté  d’un
        gouvernement qui n’a pas le droit de lever les fonds là où ils sont,
        ou d’en créer lorsque la production augmentée nécessite une aug-
        mentation d’argent?
            Et  à  cette  horreur,  notre  gouvernement  fédéral,  par  ses  em-
        prunts de la Victoire, ajoute l’immoralité, en promettant de l’intérêt
        à un capital qui ne produit pas un brin d’herbe.
            Mettez un milliard en canons, en bombes et en tout ce que vous
        voudrez de ce genre; et courez après les fruits de cette production
        pour les distribuer en dividendes aux prêteurs. Ce sont des cervel-
        les éclatées, des entrailles répandues, des corps déchiquetés, des
        ruines, des pleurs, du sang, des haines, qu’on devrait logiquement
        offrir comme intérêt à ceux qui souscrivent aux emprunts de la Vic-
        toire, puisque c’est cela le produit de leur placement.
            Quant au remboursement du capital, un gouvernement qui ne
        se reconnaît pas le droit de créer de l’argent, devrait être assez hon-
        nête pour dire aux acheteurs d’obligations: Fournissez votre argent,
        il va vous revenir en salaires pour votre travail dans les industries
        de guerre; puis je le reprendrai dans vos poches, peu à peu, pour
        vous le remettre en main comme remboursement de vos prêts.
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