Page 121 - Sous le Signe de l'Abondance
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Leçon d’un compte de banque 121
M. Toupin n’était pas pour demander 100 000 $ en argent de
papier et emporter cette somme avec lui. Il a déposé le chèque à
son compte. Le montant a été inscrit à son crédit (comme quand
vous, vous déposez vos épargnes). M. Toupin est sorti de la banque
avec un crédit sur lequel il tire des chèques pour payer l’entrepre-
neur, à mesure que les travaux avancent. Il met ainsi cet argent
en circulation. Mais il s’est engagé à le retirer de la circulation et à
rembourser le tout dans un an.
— Et vous dites que le banquier n’a pas un sou de moins
qu’auparavant.
— Pour vous en convaincre, on pourrait en causer avec le gé-
rant. C’est un de mes amis, et il est assez franc avec moi. Il sait
d’ailleurs que je suis au courant de l’emprunt de Toupin et il n’invo-
quera pas le secret professionnel.
* * *
— Monsieur le Gérant, je viens vous taquiner comme j’en ai
l’habitude, sur les affaires de banque.
— Encore des questions de crédit?
— Justement. C’est le prêt de 100 000 $ que vous avez fait à
M. Toupin. Voulez-vous dire à mon ami ce que vous avez prêté au
juste à M. Toupin?
— Ce qu’on prête toujours. De l’argent.
— Assurément. Mais, dites-nous donc, où était cet argent avant
que Toupin entre à la banque?
— La question est absurde.
— Pas du tout. Toupin entre sans argent. Il sort avec 100 000 $.
Donc, vous avez pris ce 100 000 $ quelque part. Donc il y a 100 000
$ de moins quelque part dans la banque?
— Hum!
— Y a-t-il 100 000 $ de moins dans vos tiroirs ou dans votre
voûte?
— Allons donc, il n’a pas emporté de piastres avec lui. C’est un
crédit dans son compte.
— Bon. Alors, d’autres comptes sont débités, diminués pour ce
montant de 100 000 $. Des comptes de vos clients?
— Ridicule. L’argent de nos clients est sacré. Leurs comptes
restent intacts, tant qu’eux-mêmes ne les débitent pas.