Page 119 - Sous le Signe de l'Abondance
P. 119

Chapitre 2

                 Leçon d’un compte de banque


            (Article  de  Louis  Even,  paru  dans  Vers  Demain  du  15  avril
        1956.)
            — Avez-vous un compte de banque?
            — Oui. Oh! Pas bien gros. Quelques centaines de dollars seu-
        lement.
            — Vous en servez-vous quelquefois pour faire des paiements?
            — Oui, quand j’achète un article qui coûte cher, ou bien quand
        je fais venir de la marchandise de loin. Je signe un chèque. C’est
        bien commode.
            — En effet, c’est tellement commode que plus de 90 pour cent
        des transactions commerciales se règlent ainsi, par des chèques.
        Non pas les petits achats chez le marchand du coin; mais les tran-
        sactions des grossistes, des industriels, des compagnies de trans-
        port.  Le  chèque  est  le  grand  moyen  de  paiement  aujourd’hui;  il
        laisse dans l’ombre, à une place minuscule, la monnaie de métal
        ou de papier.
            — Mais quand on fait un chèque, c’est la banque qui va payer
        pour le signataire. Pour chaque chèque signé, il faut donc autant
        d’argent de métal ou de papier que le banquier remettra au desti-
        nataire.
            — Non pas, mon cher. Il suffit d’un peu d’argent pour faire face
        à beaucoup de chèques. Le marchand à qui vous envoyez un chè-
        que ne va pas ordinairement demander au caissier de sa banque de
        lui donner de l’argent pour le montant du chèque. Il va simplement
        déposer le chèque. Le crédit de son compte augmentera d’autant;
        et votre compte, à vous, sera débité d’autant.
            Puis ce marchand-là commandera du stock à des fournisseurs;
        il  les  paiera  avec  des  chèques.  Les  fournisseurs  déposeront  les
        chèques reçus à leurs banques. Cette fois-là, ce sont les comptes
        des fournisseurs du marchand qui verront augmenter leur crédit, et
        c’est le compte du marchand qui sera débité du même montant.
            Dans toutes ces transactions-là, ce sont simplement des mon-
        tants qui changent de place dans les comptes: débit dans un comp-
        te, crédit dans un autre.
            Dans l’ensemble, pour chaque 100 $ en argent de chèque, il
        n’y a pas plus de 10 $ en argent de métal ou de papier qui passe le
        guichet de la banque. C’est ce qui résulte des habitudes actuelles
   114   115   116   117   118   119   120   121   122   123   124