Page 113 - Sous le Signe de l'Abondance
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L’argent est un instrument social 25
ments croissants. Sans cela, tout l’argent en circulation tomberait
graduellement à rien. La fonction du banquier lui confère donc un
pouvoir, une suprématie sur toute la vie économique du pays. Plus
puissant que le gouvernement, il a le pouvoir d’accorder ou refuser,
et de réglementer le crédit, argent moderne, nécessaire à la vie
économique du pays.
Comment espérer en venir à bout?
Des hommes d’Etat, en Europe, aux Etats-Unis, au Canada
aussi, ont déjà dénoncé, même vertement, cette suprématie du
système bancaire.Mackenzie King disait, en 1935, qu’à moins de
casser cette puissance, il est vain et futile de parler de démocratie
ou de souveraineté du Parlement. Il en est, comme lui-même, qui
ont promis de remettre à la nation le contrôle de son argent et de
son crédit. D’autres, comme l’ancien ministre canadien des Finan-
ces, Donald Fleming, ont attaqué publiquement l’action arbitraire et
nocive des plus hautes sommités bancaires.
Et pourtant, aucun d’eux n’y a rien changé. Et les politiciens
les plus volubiles contre cette dictature, pas plus ceux du parti qui
usurpe le nom de Crédit Social que les autres, n’y changeront ja-
mais rien, tant que le peuple lui-même n’aura pas constitué une
force plus puissante que celle de la Finance, pour forcer son gou-
vernement à agir.
Ce n’est pas là une affaire d’élection. C’est affaire de former un
nombre assez grand de citoyens qui se renseignent, qui se concer-
tent, qui s’affirment et décident de se faire entendre de leur gouver-
nement, quel qu’il soit.
C’est aussi — vu que l’ennemi est de nature diabolique, qu’il
peut s’appeler Légion et que la dictature d’argent n’est qu’un de
ses multiples visages — c’est aussi la nécessité de l’aide céleste.
C’est cela qu’ont compris, que comprennent de mieux en mieux,
les créditistes de Vers Demain.