Page 69 - Du régime de dettes à la prospérité — J-Crate Larkin
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Chapitre
une guerre commerciale et industrielle bien plus qu’une
guerre politique.
Une autre guerre?
Lorsqu’une guerre éclate, la nécessité de la préserva-
tion nationale met de côté les vieilles lois de la finance.
La production passe au premier plan. Les salaires ne
manquent pas. Les travailleurs qui produisent des muni-
tions ne les achètent pas. La monnaie distribuée par leur
enveloppe de paie sert à l’achat des biens de consom-
mation. Les produits ne languissent plus dans la grande
vitrine de la nation. Temporairement, c’est le règne de la
prospérité.
Mais la guerre finie, le quart d’heure de Rabelais son-
ne et il dure longtemps. Le système bancaire internatio-
nal qui a financé la guerre réclame paiement. La main-
d’œuvre et les machines sont réaffectées à la production
de biens de consommation. La disparité entre le pouvoir
d’achat et les prix reparaît, en même temps que se fer-
ment les marchés. On connaît le reste.
Faut-il donc que notre système économique insen-
sé nous conduise à une autre guerre pour maintenir
ses positions? Nous avons encore frais à la mémoire
l’horrible souvenir de la dernière tragédie. La mort et la
destruction sont des prix trop élevés à payer pour une
prospérité passagère. La prochaine guerre sera, dit-on,
beaucoup plus destructive que la dernière. Peut-on sans
frémir envisager pareille hécatombe et pareil coup à no-
tre civilisation?
Comment les dettes engendrent les dépressions
Repassant cette liste de palliatifs, si l’on excepte peut-
être le sabotage, on les trouve tous entachés d’un trait
commun — l’augmentation de dette.
Tous sont des remèdes sans valeur pour combattre la
gangrène de la dette. Ils la propagent au contraire. Len-
tement, mais sûrement, le poison de la monnaie-dette