Page 71 - Du régime de dettes à la prospérité — J-Crate Larkin
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Chapitre
Révolution ou évolution?
Tant que durera cette disparité entre le pouvoir d’achat
et les prix de vente des produits qui pousse à la lutte pour
s’emparer des marchés et constitue un véritable germe
de guerre, que peut-on attendre des conférences inter-
nationales pour la paix? Et quel soulagement une nation
peut-elle espérer lorsque son gouvernement recourt à
de nouvelles émissions d’obligations pour financer «des
programmes de relèvement?» Est-ce en s’endettant de
plus en plus, en hypothéquant la production à venir entre
les mains de banquiers privés que nous allons restaurer
sainement la consommation de la production actuelle?
Nous sommes de plus en plus acculés à faire un
choix. Allons-nous délibérément continuer notre régime
de dettes et de pauvreté et imiter la Russie de 1916 vers
une révolution d’une violence insensée? Ou allons-nous
plutôt préférer une ÉVOLUTION tranquille, ordonnée et
nécessaire dans la comptabilité de notre système moné-
taire, évolution qui conduira à une ère de prospérité et
d’abondance soutenues?
Le Canada peut-il hésiter plus longtemps? Toutes nos
machines productives sont plus qu’inutiles si nous ne pou-
vons en acheter les produits. Leur seule raison d’être est
de produire des biens pour la consommation. Ces mar-
chandises et services désirés par le consommateur et l’ap-
titude du pays à les produire constituent la richesse réelle
du Canada. Cette richesse est la seule base véritable de
notre Crédit National. Mais nous ne pouvons aujourd’hui
utiliser ce Crédit Réel à cause de la comptabilité pervertie
d’un système monétaire moribond qui présente ce crédit
comme dette insolvable. Le fardeau de cette dette, pure
création du système financier, continuera de paralyser
l’industrie et le commerce jusqu’à ce qu’on ait enfin com-
pris que le Crédit du Canada est un ACTIF NATIONAL, non
une dette au système bancaire. Le simple bon sens com-
mande cette rectification. Une comptabilité saine considé-