Page 67 - Du régime de dettes à la prospérité — J-Crate Larkin
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Chapitre
le correctif ne va pas loin en ce qui concerne le consom-
mateur. On a des produits en abondance, mais un pou-
voir d’achat insuffisant dans les mains du peuple pour se
les procurer. Les prêts agissent comme des narcotiques;
plus on en prend, plus il en faut, jusqu’à ce qu’on en de-
vienne la victime. On sait si les dettes nous ont placés à
la merci du système bancaire!
Surdéveloppement des industries de capital
L’industrie fabrique deux sortes de produits; les biens
de consommation et les biens de capital — ceux que le
public consommateur achète et ceux qu’il n’achète pas.
Durant et après la guerre, d’énormes sommes de
monnaie furent empruntées des banques et versées à
flot dans des industries de capital: extensions d’usines,
installations de machine, etc. La monnaie distribuée sous
forme de dépenses «A» dans ces industries se joignait à la
monnaie «A» de l’industrie des biens de consommation.
C’était une injection de pouvoir d’achat. Mais le remède
ne pouvait être que temporaire, car ces industries nou-
velles augmentaient la capacité de production, et toute
nouvelle production accentue la disparité entre les prix et
le pouvoir d’achat. C’est pourquoi, après une ère de pros-
périté apparente, le mal chronique se fit sentir encore plus
terriblement. Nous restons maintenant en face de manu-
factures inactives, de production restreinte, de revenus
diminués et de dettes augmentées, car les prêts exigent
remboursement et intérêt.
Sabotage et restriction de la production
Nous avons déjà parlé de la stupidité du sabotage
et de la restriction délibérée de la production. Pourtant,
dans notre pays même, ces choses se pratiquent tous
les jours, et dans l’industrie et dans l’agriculture. On res-
treint les emblavures, on ferme des usines, aux États-
Unis on enfouit le coton, au Brésil on brûle le café, etc.,
alors que des millions d’individus ont désespérément