Page 48 - Du régime de dettes à la prospérité — J-Crate Larkin
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La monnaie rare
leurs connaissances économiques, n’ont-ils pas atteint la
phase où ils peuvent abandonner la fiction, l’irréalité, et
l’état chaotique de la monnaie basée sur l’or, et adopter
une monnaie basée sur l’utilisation de la richesse réelle
dans toute sa plénitude?
La monnaie-or est une fiction, une fable. Comment
cette fable a-t-elle été transformée en pénible réalité?
Quel intérêt les financiers ont-ils à restreindre la quantité
de monnaie?
N’oublions pas que les financiers traitent aujourd’hui
la monnaie comme un article de commerce. Leur com-
merce de la monnaie ressemble à notre commerce des
autres produits, excepté qu’il leur faut très peu de ma-
tière première pour la manufacturer. Si vous prenez la
farine ou le charbon, deux marchandises bien connues,
vous savez que plus ils sont rares, plus leur prix augmen-
te. Les financiers considèrent la monnaie exactement
de la même façon et la tiennent relativement rare afin
d’en commander un prix élevé. Ce que, nous disons de
la monnaie s’applique au crédit, monopolisé par le sys-
tème bancaire privé, qui compose le gros de la monnaie
d’aujourd’hui. Maîtres de la monnaie, ils lui confèrent un
prix élevé et dominent par là les produits que la monnaie
achète.
La valeur de la monnaie ainsi traitée comme marchan-
dise augmentant avec sa rareté, les financiers s’oppo-
sent naturellement avec véhémence à toute suggestion
qui tend à la rendre plus abondante. La fourniture de la
monnaie est limitée par les lois que le système financier
lui-même a faites. Mais ces faits sont cachés au public.
La fraternité des financiers a tissé dans l’esprit public une
illusion trompeuse concernant la rareté de la monnaie.
Sous cette rareté de la monnaie, on voit mieux main-
tenant la main du manipulateur intéressé. Le crédit finan-
cier est restreint parce que la monnaie est traitée com-
me marchandise, et ceux qui contrôlent la monnaie la