Page 31 - Du régime de dettes à la prospérité — J-Crate Larkin
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30 Chapitre 2
duits. Avec le temps, néanmoins, ils trouvèrent une pra-
tique commode pour effectuer les échanges plus sou-
plement au moyen d’une sorte de circulation de gages,
ces gages étant des objets de valeur, des bestiaux, des
peaux, ou de l’or. Plus tard, les objets, parfois encom-
brants, firent place aux rondelles de métal, et finalement
aux pièces de monnaie, servant aux mêmes fins que les
gages. Sans avoir nécessairement une valeur intrinsè-
que, elles servirent de mesures acceptées des valeurs
et furent émises par les gouvernements comme inter-
médiaire de circulation ou monnaie de l’État. Parce que
l’or était rare et facile à mesurer, on s’en servit de plus en
plus pour les pièces de monnaie et il fut graduellement
accepté comme base presque universelle de la valeur de
la monnaie.
L’or, qui est simplement un produit, grandit donc au
point d’être considéré comme la fondation du premier
système monétaire.
Au moyen-âge, quand les marchands sentaient le
besoin d’une place sûre pour garder leur monnaie, ou
les seigneurs leurs bijoux, les seules personnes qui leur
inspirassent assez de confiance étaient les orfèvres, et la
pratique s’établit de déposer la monnaie chez l’orfèvre.
Si, au début, le marchand retirait son or ou son argent
pour effectuer des paiements, il ne tarda pas à prendre
l’habitude de donner seulement l’ordre à l’orfèvre de
payer à qui de droit... Et ces ordres, passés au bénéfi-
ciaire étaient souvent transmis par lui à d’autres, de sorte
que maintes transactions avaient lieu sans déplacement
d’or.
Avec l’augmentation du commerce de la richesse,
le papier-monnaie ou billet, supplanta graduellement le
transfert d’or. La monnaie métallique fit place aux billets
vers l’an 1700 de notre ère et les orfèvres évoluèrent en
banquiers. Depuis, on a développé un système encore
plus souple et plus commode: les banques, en étendant