Page 76 - La démocratie économique vue à la lumière de la doctrine sociale de l'Église
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76   Leçon 5

        qui appartient cet argent neuf en venant au monde? — Cet argent
        appartient  aux  citoyens  eux-mêmes.  Pas  au  gouvernement,  qui
        n’est pas le propriétaire du pays, mais seulement le gardien du bien
        commun. Pas non plus aux comptables de l’organisme monétaire
        national: comme les juges, ils remplissent une fonction sociale et
        sont payés statutairement par la société pour leurs services.
            A quels citoyens? — A tous. Ce n’est pas un salaire. C’est une
        injection d’argent nouveau dans le public, pour permettre au public
        consommateur de se procurer des produits faits ou facilement réa-
        lisables,  qui  n’attendent qu’un  pouvoir d’achat  suffisant pour les
        mettre en mouvement.
            On ne peut une minute se représenter que l’argent nouveau,
        sorti gratuitement d’un organisme social, appartienne seulement à
        un ou quelques individus en particulier. Il n’y a pas d’autre moyen,
        en toute justice, de mettre cet argent nouveau en circulation qu’en
        le distribuant également  entre tous les citoyens sans exception.
        C’est en même temps le meilleur moyen de rendre l’argent effectif,
        puisque cette distribution le répartit dans tout le pays.
            Supposons que le comptable qui agit au nom de la nation,
        constatant qu’il manque 1 milliard de dollars pour répondre aux
        réalités, en décide l’émission. Cette émission peut être de l’argent
        de chiffres, simple inscription dans un livre, comme celui du ban-
        quier aujourd’hui.
            Mais, puisqu’il y a 31 millions de Canadiens et 1 milliard à dis-
        tribuer, cela fait 32,25 $ pour chacun. Le comptable va donc faire
        inscrire 32,25 $ dans le compte de chaque citoyen. Ces comptes
        individuels peuvent très bien être tenus par les bureaux de poste
        locaux. Ou bien encore par des succursales d’une banque, proprié-
        té de la nation.
            Ce  serait  un  dividende  national.  Chaque  citoyen  aurait  32,25
        $ de plus, à son propre crédit, dans un compte de naissance d’ar-
        gent. Argent créé par un organisme monétaire national, institution
        établie spécialement à cette fin par une loi du Parlement.
                          Le dividende à chacun
            Chaque fois qu’il faut augmenter l’argent du pays, chaque hom-
        me, femme, enfant, vieillard, bébé, aurait ainsi sa part de la nou-
        velle étape de progrès qui rend de l’argent neuf nécessaire.
            Ce n’est pas un salaire pour du travail accompli, c’est un divi-
        dende à chacun, pour sa part d’un capital commun. S’il y a des
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