Page 81 - La démocratie économique vue à la lumière de la doctrine sociale de l'Église
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La solution: un argent sans dette 81
Mais si l’argent a droit à des dividendes, lorsqu’il y a augmen-
tation de la production, encore est-il que cette augmentation de
la production doit créer automatiquement une augmentation d’ar-
gent. Sinon, le dividende, tout en étant parfaitement dans l’ordre,
devient impossible à satisfaire sans porter atteinte au public d’où
on l’extrait.
Je disais tantôt: Si, grâce aux 5000 $ qui m’ont permis d’ache-
ter des instruments aratoires j’ai augmenté ma production, le prê-
teur a droit à une partie de ces bons résultats. Très bien, et rien de
plus facile si je lui passe une partie de ces produits accrus. Mais si
c’est de l’argent qu’il faut lui passer, c’est une autre affaire. S’il n’y
a pas dans le public accroissement d’argent, ma production accrue
crée un problème: plus de biens offerts, pas plus d’argent en face.
Je puis réussir à déplacer un autre vendeur, mais lui sera la victime.
On me dira que le 5000 $ a dû contribuer à augmenter l’argent
en circulation. Oui, mais je dois repomper le 5000 $ plus ce que
j’appelle dividende, ce que d’autres appellent intérêt.
Le problème n’est donc point réglé. Et dans notre système
économique, il ne peut pas l’être. Pour que l’argent augmente, il
faut que la banque, seule place où se crée l’augmentation, en prête
quelque part; et en le prêtant, elle en exige un remboursement éga-
lement accrû. Le problème fait boule de neige.
Le système du Crédit Social réglerait le cas, comme bien
d’autres cas d’ailleurs. Le dividende est une chose légitime, nor-
male, logique. Mais le système actuel ne permet pas de le servir
sans que ça fasse mal quelque part.
Notre-Seigneur chasse les
changeurs d’argent du Temple
La seule fois dans l’Evangile où il est
mentionné que Jésus fit usage de violen-
ce, c’est justement pour condamner cet
intérêt exigé sur l’argent créé, lorsqu’il
chassa les changeurs d’argent du Temple
avec un fouet, et renversa leur table (tel
que rapporté dans saint Matthieu 21, 12-
13, et saint Marc 11, 15-19):
Il existait en ce temps-là une loi qui stipulait que la dîme ou taxe
au temple de Jérusalem devait être payée par une pièce de mon-
naie spéciale, appelée «demi-shekel du sanctuaire», dont les chan-