Page 75 - La démocratie économique vue à la lumière de la doctrine sociale de l'Église
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La solution: un argent sans dette  75

        de l’année du jubilé qui était célébrée par les Israélites à tous les
        cinquante ans, et où toutes les dettes étaient effacées.
                        Contrôle social de l’argent
            C’est saint Louis, roi de France, qui disait:
        Le premier devoir d’un roi est de frapper l’ar-
        gent  lorsqu’il  en  manque  pour  la  bonne  vie
        économique de ses sujets.
            Il n’est pas du tout nécessaire ni recom-
        mandable  de supprimer les banques,  ni de
        les nationaliser. Le banquier est un expert en
        comptabilité et en placements: qu’il continue à
        recevoir et faire fructifier les épargnes, prenant
        sa part de profit. Mais manufacturer  l’argent   Saint Louis IX
        est un acte de souveraineté qui ne doit pas être lié à la banque.
        Il faut sortir la souveraineté de la banque et la replacer entre les
        mains de la nation.
            L’argent de chiffres est une bonne invention moderne, qu’il faut
        garder. Mais au lieu d’avoir leur origine sous une plume privée, à
        l’état de dette, les chiffres qui servent d’argent doivent naître sous
        la plume d’un organisme national, à l’état d’argent serviteur.
            Rien donc à bouleverser dans la propriété ni dans les experti-
        ses. Pas besoin de supprimer l’argent actuel pour en mettre d’autre
        à sa place.  Il faut seulement  qu’un organisme monétaire  social
        ajoute à l’argent qu’il y a déjà d’autre argent de même nature, à
        mesure des possibilités du pays et des besoins de la population.
            On doit cesser de souffrir de privations lorsqu’il y a tout ce qu’il
        faut dans le pays pour placer l’aisance dans chaque foyer. L’argent
        doit venir d’après la capacité de produire du pays et d’après les
        désirs des consommateurs vis-à-vis de biens utiles possibles.
            C’est donc l’ensemble des producteurs et l’ensemble des
        consommateurs, toute la société, qui, en produisant les biens en face
        des besoins, détermine la quantité d’argent nouveau qu’un organis-
        me agissant au nom de la société doit ajouter de temps en temps, à
        mesure des développements du pays. Le peuple retrouverait ainsi
        son droit de vivre, sa pleine vie humaine, en rapport avec les ressour-
        ces du pays et les grandes possibilités modernes de production.

                            A qui l’argent neuf?
            L’argent doit donc être mis au monde à mesure que le rythme
        de la production et les besoins de la distribution l’exigent. Mais à
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