Page 74 - La démocratie économique vue à la lumière de la doctrine sociale de l'Église
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74   Leçon 5

            Eccles: «C’est exact.»
            Patman: «En d’autres mots, notre système est basé entière-
        ment sur la dette.»
            Comment espérer se sortir de dette lorsque tout l’argent pour
        payer la dette est créé en créant une dette? Dans le système actuel,
        l’équilibre du budget est une camisole absurde. Ce qu’il faut équili-
        brer, c’est la capacité de payer à la capacité de produire, et non pas
        à la capacité de taxer. Puisque c’est la capacité de produire qui est
        la réalité, c’est la capacité de payer qu’il faut modeler sur la capacité
        de produire : rendre financièrement possible ce qui est physique-
        ment réalisable.
                           Rembourser la dette?
            S’acquitter d’une dette est simple justice si la dette est juste.
        Dans le cas de la dette  publique, la justice est de ne point faire
        de dette,  tout en développant le pays. Premièrement,  cesser de
        bâtir des dettes, et pour la dette existante, les seules obligations à
        reconnaître seraient celles des épargnants, de ceux qui n’ont pas le
        pouvoir de créer l’argent. La dette diminuerait au cours des années,
        au fur et à mesure que les obligations viendraient à échéance.
            Le  gouvernement  honorerait  intégralement  les  seules  dettes
        dont l’origine représente un déboursé réel de la part du créancier:
        obligations acquises par les individus, et non pas les obligations
        acquises par l’argent créé par les banquiers, qui ne sont que des
        dettes fictives, créées d’un trait de plume. Ces dettes dues aux ban-
        quiers, le gouvernement n’aurait qu’à les effacer, ce qui signifie-
        rait l’effacement immédiat de la plus grande partie des dettes du
        Canada et des autres pays développés, et pratiquement la totalité
        des dettes des pays du Tiers-Monde. Les banques ne perdraient
        absolument rien, puisque ce sont elles-mêmes qui avaient créé cet
        argent, qui n’existait pas avant.
             On voit donc que le Pape Jean-Paul  II a
        tout à fait raison de demander l’abolition des
        dettes  publiques  pour  le  Jubilé  de  l’an  2000.
        Dans  sa  lettre  apostolique  sur la  préparation
        de ce Jubilé, le Saint-Père dit que, dans l’esprit
        du Livre du Lévitique (25, 8-28), il faut penser à
        «une réduction importante, sinon à un efface-
        ment total, de la dette internationale qui pèse
        sur le destin de nombreuses nations.» Dans ce
        livre de l’Ancien Testament, il est fait mention   Jean-Paul II
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