Page 72 - La démocratie économique vue à la lumière de la doctrine sociale de l'Église
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lité juste, où l’argent ne serait que le reflet, l’expression financière
exacte des réalités économiques: la production serait exprimée
par un actif, et la destruction par un passif. Et comme on ne peut
consommer plus que ce qui est produit, le passif ne pourrait jamais
dépasser l’actif, et tout endettement serait impossible.
En pratique, voici comment cela fonctionnerait: l’argent nou-
veau serait émis par l’Office National de Crédit au rythme de la
production nouvelle, et retiré de la circulation au rythme de la
consommation de cette production (La brochure de Louis Even,
Une finance saine et efficace, explique ce mécanisme en détail).
Il n’y aurait donc aucun danger d’avoir plus d’argent que de pro-
duits: on aurait un équilibre constant entre l’argent et les produits,
l’argent garderait toujours sa même valeur, et toute inflation se-
rait impossible. L’argent ne serait pas émis selon les caprices du
gouvernement, puisque la commission de comptables de l’Office
National de Crédit ne ferait qu’agir selon les faits, selon ce que les
Canadiens produisent et consomment.
La meilleure façon d’empêcher les prix de monter, c’est de
les faire baisser. Le Crédit Social propose de plus un mécanisme
pour abaisser les prix, appelé «escompte compensé», qui permet-
trait aux consommateurs de pouvoir se procurer toute la produc-
tion mise en vente avec le pouvoir d’achat dont ils disposent, en
abaissant le prix de vente des produits (un escompte) d’un certain
pourcentage, pour que le prix total de tous les prix soit équivalent
au pouvoir d’achat total disponible des consommateurs. Cet es-
compte est ensuite remboursé au marchand par l’Office National
de Crédit. (Cela sera expliqué dans la leçon 6.)
Plus aucun problème financier
Si le gouvernement créait son propre argent selon les besoins
de la société, il serait automatiquement capable de payer tout ce
qu’il est capable de produire, et n’aurait plus besoin d’emprunter
des institutions financières de l’étranger ou d’ici. Les seules taxes
que les gens paieraient, seraient pour les services qu’ils consom-
ment. On n’aurait plus à payer trois ou quatre fois le prix de déve-
loppements publics à cause des intérêts.
Ainsi, quand il serait question d’un nouveau projet, le gouver-
nement ne se demanderait pas: «A-t-on l’argent?», mais «A-t-on les
matériaux, les travailleurs pour le réaliser?» Si oui, l’argent vien-
drait automatiquement financer cette production nouvelle. La po-
pulation canadienne pourrait réellement vivre selon ses véritables