Page 164 - La démocratie économique vue à la lumière de la doctrine sociale de l'Église
P. 164

164   Leçon 13

                    Imprégner la société de l’Évangile
                                    Le 25 octobre 2004, le Conseil Ponti-
                                 fical Justice et Paix publiait le «Compen-
                                 dium de la Doctrine Sociale de l’Église»,
                                 attendu  depuis plusieurs années.  Ce
                                 livre présente, de façon systématique
                                 (330  pages de texte  plus un index de
                                 200 pages), les principes de la doctrine
                                 sociale de l’Église s’appliquant  aux  di-
                                 vers secteurs de la vie publique. La ré-
                                 daction de ce volume avait débuté cinq
                                 ans plus tôt sous la présidence de feu
                                 le Cardinal François-Xavier Nguyen Van
                                 Thuan, décédé en septembre 2002.
            Le livre est dédié au Pape Jean-Paul II, «maître de doctrine so-
        ciale et témoin évangélique de justice et de paix», qui dans son
        exhortation apostolique Ecclesia in America en 1999, mentionnait
        qu’il «serait très utile d’avoir un compendium ou une synthèse ap-
        prouvée de la doctrine sociale catholique, y compris un catéchisme
        qui montrerait le lien entre la doctrine sociale et la nouvelle évangé-
        lisation.» On peut lire dans ce Compendium:
            «La doctrine sociale de l’Église fait partie intégrante du minis-
        tère d’évangélisation de l’Église. Tout ce qui concerne la commu-
        nauté des hommes — situations et problèmes relatifs à la justice, à
        la libération, au développement, aux relations entre les peuples, à la
        paix — n’est pas étranger à l’évangélisation, et celle-ci ne serait pas
        complète si elle ne tenait pas compte de l’appel réciproque que se
        lancent continuellement l’Évangile et la vie concrète, personnelle et
        sociale, de l’homme. (n. 66). L’Église a le droit d’être pour l’homme
        maîtresse de vérité de la foi: de la vérité non seulement du dogme,
        mais aussi de la morale qui découle de la nature humaine et de
        l’Évangile. (n. 70)
            «D’un côté, il faut éviter ‘l’erreur qui consiste à réduire le fait
        religieux au domaine purement privé’; de l’autre côté, on ne peut
        pas orienter le message chrétien vers un salut purement ultra-
        terrestre (de l’autre monde), incapable d’illuminer la présence sur
        la terre.’ En raison de la valeur publique de l’Évangile et de la foi
        et à cause des effets pervers de l’injustice, c’est-à-dire du péché,
        l’Église ne peut pas demeurer indifférente aux affaires sociales. ‘Il
        appartient à l’Église d’annoncer en tout temps et en tout lieu les
        principes de la morale, même en ce qui concerne l’ordre social,
   159   160   161   162   163   164   165   166   167   168   169