Page 157 - La démocratie économique vue à la lumière de la doctrine sociale de l'Église
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Le Crédit Social n’est pas un parti politique 157
port entre la consommation totale et la production totale pendant
le terme écoulé.
Si, par exemple, dans le terme écoulé, la production de toute
sorte dans le pays s’est totalisée à 40 milliards de dollars, et si la
consommation de toute sorte s’est totalisée à 30 milliards, on en
conclut que, quels que soient les prix comptables de revient c’est
en réalité 30 milliards qu’a coûté au pays la production des 40 mil-
liards. C’est donc 30 milliards qui est le véritable coût de la pro-
duction totale de 40 milliards. Et si les producteurs doivent récu-
pérer 40 milliards, les consommateurs, eux, ne doivent payer que
30 milliards. Les 10 milliards manquants doivent être fournis aux
producteurs par une autre source, non pas par les acheteurs. C’est
au mécanisme monétaire d’y voir.
Dans ce cas, le coefficient appliqué à tous les prix au détail sera de
3/4: les prix de revient seront multipliés par ce coefficient, par 3/4 ou
0,75. L’acheteur ne paiera donc que 75 pour cent du prix comptable.
Autrement dit, un escompte général de 25 pour cent (le contraire
d’une taxe de vente) va être décrété sur tous les prix de vente au détail
pour la durée du terme qui commence. A la fin de chaque terme, le
taux de l’escompte général est ainsi calculé en fonction de l’état de la
consommation par rapport à l’état de la production du terme écoulé.
On se rapproche ainsi le plus possible du pouvoir d’achat parfait.
On appelle parfois cette opération un prix compensé ou un es-
compte compensé, parce que l’argent que le vendeur n’obtient pas
de l’acheteur à cause de cet escompte, il le reçoit ensuite de l’Office
du Crédit National. Cette compensation permet au vendeur de récu-
pérer son plein prix de revient. Personne n’est perdant. Tout le monde
y gagne par l’écoulement facilité des produits vers les besoins.
Et quelle est la deuxième proposition de Douglas?
La deuxième proposition de Douglas a trait à la finance de
la production. Elle fut exprimée comme suit, par son auteur, à
Swanwick et devant le Comité MacMillan:
«Les crédits nécessaires pour financer la production doivent
provenir, non pas d’épargnes, mais de nouveaux crédits se rap-
portant à une nouvelle production.»
A la salle Caxton, en octobre 1930. Douglas variait ainsi la fin
de son énoncé:
«de nouveaux crédits se rapportant à la production.»
Il ne dit plus «nouvelle production», mais seulement «produc-