Page 153 - La démocratie économique vue à la lumière de la doctrine sociale de l'Église
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Le Crédit Social n’est pas un parti politique  153

                                       A la racine du mal
                                Pourquoi critiquer et dénoncer le systè-
                            me financier actuel?
                                Parce qu’il n’accomplit pas sa fin.
                                Quelle est la fin d’un système financier?
                                La fin d’un système financier, c’est de fi-
                            nancer. Financer la production des biens qui
                            répondent aux besoins; et financer la distri-
                            bution de ces biens pour qu’ils atteignent les
        besoins.
            Si le système financier fait cela, il accomplit son rôle. S’il ne le
        fait pas, il n’accomplit pas son rôle. S’il fait autre chose, il sort de
        son rôle.
            Pourquoi dites-vous que le système financier actuel n’accom-
        plit pas son rôle?
            Parce qu’il y a des biens — biens publics et biens privés — qui
        sont demandés par la population, qui sont parfaitement réalisables
        physiquement, mais qui restent dans le néant parce que le système
        financier ne finance pas leur production.
            D’autre part, il y a des biens offerts à une population qui en
        a besoin, mais que des personnes ou des familles ne peuvent se
        procurer, parce que le système financier ne finance pas la consom-
        mation. Ces faits sont indéniables.
            Avec quoi finance-t-on la production ou la consommation?
            Avec des moyens de paiement. Ces moyens de paiement peu-
        vent être de l’argent métallique, du papier-monnaie légal, ou des
        chèques tirés sur des comptes de banque.
            Tous ces moyens de paiement peuvent être inclus sous le ter-
        me de «crédit financier», parce que tout le monde les accepte avec
        confiance. Le mot crédit implique la confiance. On accepte avec la
        même confiance 4 pièces de 25 sous en argent, ou un billet de la
        Banque du Canada d’un dollar, ou un chèque d’un dollar sur n’im-
        porte quelle banque où le signataire du chèque a un compte de ban-
        que. On sait, en effet, qu’avec l’un ou l’autre de ces trois moyens de
        paiement, on peut payer du travail ou des matériaux pour la valeur
        d’un dollar si l’on est producteur, ou des biens consommables pour
        la valeur d’un dollar si l’on est consommateur.
            D’où ce «crédit financier», ces moyens de paiement tirent-ils
        leur valeur?
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