Page 156 - La démocratie économique vue à la lumière de la doctrine sociale de l'Église
P. 156

156   Leçon 12

        mation, par un ajustement entre le pouvoir d’achat et les prix:
            «Les moyens d’achat (cash credits) entre les mains de la po-
        pulation  d’un pays  doivent,  en tout  temps,  être  collectivement
        égaux aux prix collectifs à payer (collective cash prices) pour les
        biens consommables mis en vente dans ce pays ; et ces moyens
        d’achat  (cash credits)  doivent  être  annulés lors  de  l’achat  des
        biens de consommation.»
            Douglas n’a rien changé dans les termes de cette proposition:
        ils étaient les mêmes en 1930 qu’en 1924. Dans cette proposition,
        pour mentionner les moyens de paiement,  numéraire ou argent
        scriptural, entre les mains des consommateurs, Douglas emploie
        le terme «cash credits», tandis que, lorsqu’il parle de finance de la
        production, il dit simplement «credits».
            La différence entre les deux, c’est que l’argent entre les mains
        des consommateurs est à eux: c’est pour eux du pouvoir d’achat,
        qu’ils emploient selon leur volonté en obtenant des produits de leur
        choix. Tandis que les crédits à la production sont des avances que le
        producteur doit rembourser lorsqu’il aura vendu ses produits.
            Quel  est  le  but  de  cette  première  proposition  énoncée par
        Douglas?
            Cette proposition a pour but de réaliser ce qu’on peut appeler
        le pouvoir d’achat parfait, en établissant l’équilibre entre les prix à
        payer par les acheteurs et l’argent entre les mains des acheteurs.
            Le Crédit Social  fait une  différence entre  le prix de revient
        comptable (cost price) et le prix à payer par l’acheteur (cash pri-
        ce). L’acheteur n’aurait pas à payer le prix de revient intégral, mais
        seulement ce prix amené à un niveau correspondant aux moyens
        d’achat entre les mains de la population.
            Le prix comptable doit toujours être récupéré par le producteur,
        s’il veut rester en affaires. Mais le prix à payer doit être au niveau
        des moyens d’achat entre les mains des consommateurs, si l’on
        veut que la production atteigne sa fin, qui est   la consommation.
            Comment cette double condition peut-elle être réalisable?
            Par un mécanisme d’ajustement  des prix. Un ajustement,  et
        non pas une fixation des prix: l’établissement des prix de revient
        est affaire des producteurs eux-mêmes, ce sont eux qui savent ce
        que la production leur coûte de dépenses.
            L’ajustement proposé comporterait un coefficient qui s’appli-
        querait à tous les prix au détail. Ce coefficient serait calculé pério-
        diquement (tous les trois ou six mois, par exemple), d’après le rap-
   151   152   153   154   155   156   157   158   159   160   161