Page 149 - La démocratie économique vue à la lumière de la doctrine sociale de l'Église
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Leçon 12
Le Crédit Social n’est pas un parti politique
Mais une finance saine et efficace
Compter sur un parti, une illusion
(Le texte suivant est tiré de la brochure
de Louis Even «Qu’est-ce que le vrai Crédit
Social ? Au-dessus des partis politiques»:)
L’application du Crédit Social instaure-
rait une démocratie authentique. Démocratie
économique, en rendant chaque consomma-
teur capable de commander à la production
du pays les biens de vie nécessaires à ses be-
soins. Démocratie politique, en autant que le
peuple pourrait signifier à ses représentants
élus, à ses gouvernements, ce qu’il attend
d’eux et en exiger des résultats. (Demos, peuple; kratein, régner. —
Démocratie: souveraineté du peuple.)
Tout créditiste tant soit peu renseigné sait bien qu’aujourd’hui,
le pouvoir suprême n’est exercé ni par le peuple, ni par ses gouver-
nants, mais par une coterie financière. Des hommes d’Etat, comme
Gladstone, Wilson, et bien d’autres, l’ont déclaré explicitement.
Mackenzie King promettait, en 1935, la plus grande bataille de tous
les temps «entre les puissances financières et le peuple.» Bataille
qu’il n’a pas engagée, sans doute parce qu’il jugeait les puissances
financières trop fortes et le peuple trop faible.
Faible, le peuple l’est, en effet; et il peut bien l’être quand, pre-
mièrement, il ignore à peu près tout de la chose publique et de ce
qui se passe dans les coulisses; faible, deuxièmement, quand, au
lieu de l’instruire de ces choses, ceux qui s’agitent devant lui le
divisent en factions politiques adversaires les unes des autres. Ce
n’est pas une faction de plus qui créera l’union, l’union qui ferait sa
force, alors que la division accentue sa faiblesse.
C’est un homme de génie, Clifford Hugh Douglas, qui a décou-
vert la grande vérité qu’est le Crédit Social; lui qui a fondé l’école
créditiste. Il connaissait certainement mieux ce que le Crédit Social
signifie, en fait de démocratie, que ces petits hommes de chez nous
qui voudraient faire du Crédit Social le fanion de leur course au
pouvoir, ou au moins une estrade pour leurs trémoussements à la
recherche d’un siège de député.