Page 95 - Une lumière sur mon chemin - Louis Even
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14. Les fanaux des économistes distingués          93

            Le système financier qui ne fait pas cela est un système dé-
        traqué. Et les gouvernements  souverains qui s’y soumettent se
        laissent conduire et font conduire leur peuple par un mécanisme
        détraqué. Ces gouvernements, premiers ministres, ministres des
        Finances, et leurs collègues, et leurs aviseurs économiques ne se-
        raient-ils pas eux-mêmes des détraqués ? Ils ne peuvent nier les
        faits. Ils constatent que le système boîte, qu’il est malade, qu’il
        menace de défaillir complètement. Mais ils refusent de le changer.
        Le système sert mal les hommes; or, les gouvernements punissent
        les hommes au lieu de mettre le système à la raison. Détraqués,
        sûrement, détraqués, ces hommes-là, à moins qu’il faille voir en
        eux des traîtres ou des criminels.

                                 Au Canada
            Ce n’est pas seulement en Angleterre que l’on soumet les hom-
        mes et les choses à un système détraqué et détraquant. Notre pro-
        pre gouvernement d’Ottawa déclare lui aussi qu’il faut se serrer la
        ceinture. Lui aussi augmente les impôts, dans le même but. Il faut
        combattre l’inflation, car elle est chez nous aussi, dit-il.

            Ces messieurs d’Ottawa, et les économistes distingués qui les
        éclairent de leur fanal, quand on leur demande de remplacer le pré-
        sent système détraqué par le Crédit Social de Douglas, pour mettre
        l’argent en rapport exact avec les réalités, objectent immanquable-
        ment: «Cela ferait de l’inflation.» Or, voici qu’ils nous appellent au
        secours contre l’inflation, et ce n’est pas la première fois. De quel
        système vient-elle, messieurs, cette inflation-là ? Du Crédit Social
        dont vous ne voulez pas entendre parler, ou bien du système détra-
        qué auquel vous ne voulez pas toucher ?
                          L’or, déterré et enterré

            Et quel autre geste a posé le gouvernement d’Ottawa dans la
        deuxième quinzaine de décembre — cette fois, pour venir au se-
        cours du dollar américain qui, lui aussi, prendrait du mal ?
            Pour aider le confrère, notre gouvernement a vendu au trésor
        américain de l’or extrait  des mines canadiennes,  au prix de $35
        l’once,  pour une  valeur  de  100 millions de  dollars.  Ce  qui  n’est
        pas la première fois, dit-il. Il vend cet or à $35 l’once, mais après
        l’avoir payé plus cher par des subventions aux mines d’or incapa-
        bles de rencontrer leurs dépenses à ce taux-là. Ces subventions
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