Page 97 - Une lumière sur mon chemin - Louis Even
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14. Les fanaux des économistes distingués 95
cachée. Pourquoi, vraiment, pourquoi tout cela, alors qu’un trait de
plume peut le remplacer, avantageusement et avec beaucoup plus
de souplesse, pour financer les immenses possibilités modernes
de production et de distribution de biens convenant aux demandes
des hommes dans des pays qui se disent évolués et civilisés ?
Non-sens financier évidemment ! Non-sens dont on a su se
défaire temporairement pendant la guerre, alors qu’on envoyait
les hommes, non pas à la recherche et au déterrement de l’or,
mais au feu ou à la production d’engins de destruction. Opéra-
tions diaboliques de six années, après lesquelles on revient aux
folies du système détraqué, consacré inviolable par les bonzes de
la politique, de l’économique et de la sociologie.
En fait d’austérité
En dénonçant la dictature de l’argent, nous n’avons nullement
le désir de voir les personnes et les familles se payer toutes les
jouissances matérielles que peut fournir la grande productivité mo-
derne. Bien au contraire, nous appelons gaspillage tout ce qui se
fait — et il s’en fait beaucoup — au-delà de ce qu’il faut aux hom-
mes pour répondre à leurs besoins normaux, pour se permettre
une vie d’honnête aisance.
Nous n’en voulons donc point du tout à l’austérité que des
chrétiens s’imposent par vertu, pour affiner leur vie spirituelle, ou
en esprit d’expiation pour les offenses faites à Dieu, etc.
Ce que nous approuvons moins, ce sont des mesures d’austé-
rité imposées par des gouvernements, non pas pour le salut des
âmes, mais pour le salut de la livre, du franc ou du dollar, par
soumission aux décisions du monopole de l’argent et du crédit,
pour maintenir en place un système détraqué et détraquant. De ces
austérités-là, on voit toujours sortir des familles appauvries, des
petits propriétaires dépossédés, des industries à taille d’hommes
enterrées ou avalées par des monstres auxquels l’austérité aura
fourni l’occasion d’étendre leurs griffes et accroître leur puissance.
Ce sont ces monstres-là qui auront ensuite les faveurs de gouver-
nements et les bénédictions de gogos, à titre de gros fournisseurs
d’emplois. Suçant des travailleurs de partout, de la ville et des cam-
pagnes, par milliers, ils en feront des robots au service du dieu-
argent.