Page 77 - Une lumière sur mon chemin - Louis Even
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11. Automation grandissante        75

        l’âge de l’outil à l’âge de la machine; puis de la mécanisation à la
        motorisation.
                             Vers l’automation
            Jusqu’à tout récemment, cependant, les machines mues par
        de l’énergie extra humaine, tout en soulageant considérablement
        le travail de l’homme, nécessitaient tout de même sa présence et
        son action pour les conduire, les surveiller, contrôler leurs diverses
        opérations. Mais, voici que les applications d’une science nouvelle,
        l’électronique, font faire au progrès un bond de plus en avant, en
        introduisant des machines surveillantes pour contrôler elles-mê-
        mes les machines productrices.
            C’est l’ère de l’automation  qui s’ouvre, qui est déjà ouverte,
        qui progresse à grands pas, pour donner congé à l’homme dans
        la production. L’automation absolue, ce serait la production totale
        sans le concours d’aucun employé. Il y en a déjà des exemples.
        L’automation progressive, c’est la production requérant de moins
        en moins d’employés.
                       Mal accueillie — Pourquoi ?

            Apportant le congé aux hommes, l’automation  devrait être
        saluée  comme une  bénédiction.  Et pourtant,  elle  est regardée
        avec appréhension dans le monde ouvrier. Des hommes publics,
        eux-mêmes, sont inquiets à la perspective des effets probables de
        l’automation sur la situation de l’emploi.
            Pourquoi donc cet accueil froid, cette hostilité envers un pro-
        grès notoire dans le domaine de la production. En toute logique,
        n’est-ce pas le contraire qui devrait avoir lieu?
            Voici un homme,  appelons-le  monsieur Laflamme.  Monsieur
        Laflamme procure à sa femme une machine à laver automatique.
        Le lavage hebdomadaire ne prendra plus qu’un quart de journée
        au lieu d’une journée entière. Et quand madame a placé le linge
        dans le moulin, le savon dans le compartiment à cette fin, et qu’elle
        aura ouvert les deux robinets, l’amenée d’eau chaude et l’amenée
        d’eau froide, elle n’a plus qu’à laisser faire. L’automation va faire le
        reste. La machine passera d’elle-même du trempage au lavage, du
        lavage au rinçage, du rinçage à l’essorage, pour s’arrêter automati-
        quement lorsque le linge sera prêt à retirer du baquet.
            Est-ce que madame va se désoler parce qu’elle a du temps à
        elle pour en disposer à son gré? Ou bien, son mari va-t-il, au nom
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