Page 75 - Une lumière sur mon chemin - Louis Even
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10. L’argent, un titre aux produits        73

        C’est pour cela que des produits agricoles se vendent mal ou pas
        du tout, alors qu’ils sont bons et désirés, parce que ceux qui les
        voudraient n’ont pas de quoi les payer. C’est pour cela qu’il y a des
        chômeurs, qui aimeraient pourtant bien travailler; et il y a tant de
        choses bonnes à faire mais on n’a pas de quoi les payer. C’est pour
        cela que les gens se chicanent partout, qu’ils cherchent à s’arracher
        les uns des autres l’argent qui est trop rare, alors qu’ils ne se chica-
        nent jamais autour des produits dans les magasins, parce que les
        produits sont abondants.

            La solution saute aux yeux. C’est de mettre l’argent au même
        pas que les produits, production abondante, argent abondant; pro-
        duction facile, argent facile; produits existant devant les familles en
        besoin, argent dans les familles devant les produits.
                               Argent social

            Pour cela, il faut que le volume de l’argent et son mode de mise
        en circulation soient une affaire sociale, non pas une affaire dépen-
        dant de profiteurs, de banques qui maintiennent l’argent difficile et
        conditionné par elles, de sorte qu’on soit toujours obligé d’aller à
        leurs portes s’endetter et les engraisser d’intérêts.
            C’est pourquoi nous demandons que l’argent soit mis au mon-
        de, selon les besoins et selon la production, par une banque natio-
        nale, ou un organisme national, ou provincial si le fédéral ne veut
        pas agir, un organisme existant pour le service et non pour le profit;
        tout comme la justice et les autres ministères publics existent pour
        le service de la nation et non pas pour le profit personnel des minis-
        tres ou des juges.

            Mais les contrôleurs actuels de l’argent et du crédit tiennent à
        garder leurs privilèges et leur pouvoir. Ils exercent de grosses pres-
        sions contre tout changement. Tant qu’il n’y aura pas de la part du
        peuple une pression plus forte, ça ne changera pas.

            C’est pourquoi nous demandons à tous les citoyens, de n’im-
        porte quel parti politique ou d’aucun parti, de s’unir et de faire sur
        les gouvernements des pressions croissantes et répétées pour que,
        sentant la force du peuple plus qu’ils ne sentent celle des finan-
        ciers, ils fassent sauter une fois pour toutes le non sens financier,
        pour que l’argent soit rendu conforme à la production et serviteur
        des individus, des familles, des corps publics. Ce sera là la plus
        grande réforme de tous les temps, et elle vaut tous nos efforts.
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