Page 295 - Une lumière sur mon chemin - Louis Even
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33. Une finance saine et efficace 293
les deux auraient le même dividende, mais l’employé aurait son
salaire en plus.
Il resterait donc encore entre les deux la même différence
qu’auparavant: le montant du salaire. Mais au lieu d’être une diffé-
rence entre zéro et le salaire, elle serait la différence entre le divi-
dende, d’une part, et le dividende plus le salaire, d’autre part. Le
stimulant «salaire» serait donc encore là. Et il y aurait en plus le
stimulant «dividende à tous», qui gagnerait en importance chez le
salarié à mesure que se développerait chez lui le sens social.
Un dividende basé sur la part dominante que le capital réel
communautaire occupe comme facteur de production moderne
serait donc un montant généreux.
Nous voulons bien croire que le passage d’une diète d’épuise-
ment à une diète de vigueur nécessite une certaine mesure de do-
sage. On ne passe pas d’une alimentation de maladie à une alimen-
tation de santé sans passer par une alimentation de convalescence.
La sagesse peut donc conseiller une graduation dans le chiffre
du dividende périodique à tous.
Toutefois, il faut dès l’abord mettre le principe en application.
Entrer de plain-pied dans l’esprit d’une économie d’abondance et
de dividendes à tous, au lieu de l’esprit d’une économie de ration-
nement et de revenu restreint à l’emploi.
Qu’a dit Douglas à ce sujet ?
Douglas énonce comme suit le troisième des trois principes
dont il dit que l’application permettrait un système conforme aux
faits:
«La distribution de monnaie de consommation
(cash credits) devra dépendre de moins en moins de
l’emploi. C’est-à-dire que les dividendes remplace-
ront progressivement les appointements et salaires,
à mesure que la capacité productive augmen te par
homme-heure.»
Il s’agirait donc d’une proportion croissante du pouvoir d’achat
provenant de dividendes, et d’une proportion décroissante prove-
nant de l’emploi.
Dans les grandes lignes d’un plan ébauché et proposé pour une
application de ses principes en Écosse, Douglas estimait qu’au dé-
part, on pourrait affecter en dividendes à chaque homme, femme