Page 258 - Une lumière sur mon chemin - Louis Even
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256        33. Une finance saine et efficace

        en réalité 30 milliards qu’a coûté au pays la production des 40 mil-
        liards. C’est donc 30 milliards qui est le véritable coût de la pro-
        duction totale de 40 milliards. Et si les producteurs doivent récu-
        pérer 40 milliards, les consommateurs, eux, ne doivent payer que
        30 milliards. Les  10  milliards manquant  doivent  être  fournis aux
        producteurs par une autre source, non pas par les acheteurs. C’est
        au mécanisme monétaire d’y voir.
            Dans ce cas, le coefficient appliqué à tous les prix au détail sera
        de 3/4: les prix de revient seront multipliés par ce coefficient, par
        3/4 ou 0,75. L’acheteur ne paiera donc que 75 pour cent du prix
        comptable. Autrement dit, un escompte général de 25 pour cent
        (le contraire d’une taxe de vente) va être décrété sur tous les prix
        de vente au détail pour la durée du terme qui commence. A la fin
        de chaque terme, le taux de l’escompte général est ainsi calculé
        en fonction de l’état de la consommation par rapport à l’état de la
        production du terme écoulé. On se rapproche ainsi le plus possible
        du pouvoir d’achat parfait.
            On appelle parfois cette opération un prix compensé ou un es-
        compte compensé, parce que l’argent  que le vendeur n’obtient
        pas de l’acheteur à cause de cet escompte, il le reçoit ensuite de
        l’Office du Crédit National. Cette compensation permet au vendeur
        de récupérer son plein prix de revient. Personne n’est perdant. Tout
        le monde y gagne par l’écoulement facilité des produits vers les
        besoins.
        Pourquoi dites-vous que c’est là réaliser le pouvoir d’achat par-
            fait ?
            Parce que c’est établir  à 1 (un) le rapport entre  les moyens
        de paiement et les prix. Dans l’exemple donné plus haut, ce rap-
        port était de 3/4: on ne pouvait payer que les 3/4 de la production.
        Après l’opération d’ajustement des prix, le rapport devient 1: on
        peut alors payer toute la production. C’est permettre à la produc-
        tion d’atteindre sa fin: la production est faite pour être consommée.
            Parfait aussi, parce que c’est rendre justice à la population, en
        lui faisant payer seulement le «juste prix», le coût réel de sa produc-
        tion. C’est Douglas qui a su donner du «juste prix» une définition
        cherchée en vain par les sociologues de plusieurs siècles. Il l’a ainsi
        formulée: «Le véritable coût de la production, c’est la consomma-
        tion qu’elle a exigée.» Vérité qui semble totalement ignorée dans
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