Page 257 - Une lumière sur mon chemin - Louis Even
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33. Une finance saine et efficace               255

        paires avec la même somme de dix dollars. Tout le monde sait bien
        que le pouvoir d’achat  baisse avec  la hausse des prix, même si
        la somme d’argent en main est la même.
            On pourrait aussi appeler ces «cash credits» de la monnaie de
        consommation. Celui qui les a en main peut, en effet, s’en servir
        pour se procurer des biens consommables. Le cas est différent des
        crédits à la production qui, eux, doivent être employés par l’em-
        prunteur à produire des biens qu’il devra vendre afin de pouvoir
        rembourser ces crédits à leur source.
        Quel est le but de cette première proposition énoncée par Dou-
            glas ?
            Cette proposition a pour but de réaliser ce qu’on peut appeler
        le pouvoir d’achat parfait, en établissant l’équilibre entre les prix à
        payer par les acheteurs et l’argent entre les mains des acheteurs.
            Le Crédit Social fait une différence entre le prix de revient
        comptable (cost price) et le prix à payer par l’acheteur (cash price).
        L’acheteur  n’aurait  pas à  payer  le  prix de  revient  intégral,  mais
        seulement ce prix amené à un niveau correspondant aux moyens
        d’achat entre les mains de la population.
            Le prix comptable doit toujours être récupéré par le producteur,
        s’il veut rester en affaires. Mais le prix à payer doit être au niveau
        des moyens d’achat entre les mains des consommateurs, si l’on
        veut que la production atteigne sa fin, qui est   la consommation.
        Comment cette double condition peut-elle être réalisable ?
            Par un  mécanisme  d’ajustement  des prix. Un  ajustement,  et
        non pas une fixation des prix: l’établissement des prix de revient
        est affaire des  producteurs eux-mêmes, ce sont eux qui savent
        ce que la production leur coûte de dépenses.
            L’ajustement proposé comporterait un coefficient qui s’appli-
        querait à tous les prix au détail. Ce coefficient serait calculé pério-
        diquement (tous les trois ou six mois, par exemple), d’après le rap-
        port entre la consommation totale et la production totale pendant
        le terme écoulé.
            Si, par exemple, dans le terme écoulé, la production de toute
        sorte dans le pays s’est totalisée à 40 milliards de dollars, et si la
        consommation de toute sorte s’est totalisée à 30 milliards, on en
        conclut que, quels que soient les prix comptables de revient; c’est
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