Page 256 - Une lumière sur mon chemin - Louis Even
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254        33. Une finance saine et efficace

         Trois propositions de C. H. Douglas


        Quelles sont ces trois propositions de Douglas ?
            Douglas a énoncé publiquement ces trois propositions en trois
        circonstances: à Swanwick, en 1924; devant le Comité MacMillan,
        en mai 1930; dans une conférence prononcée à la salle Caxton, de
        Londres, en octobre 1930. Et il les a reproduites dans des écrits de
        lui, entre autres dans The Monopoly of Credit.

            La première de ces propositions a trait à la finance de la consom-
        mation, par un ajustement entre le pouvoir d’achat et les prix:

                 Les  moyens d’achat  (cash  credits) entre  les
              mains de la population  d’un pays  doivent,  en
              tout temps, être collectivement égaux aux prix
              collectifs à payer (collective cash prices) pour les
              biens consommables mis en vente dans ce pays ;
              et ces moyens d’achat (cash credits) doivent être
              annulés lors de l’achat des biens de consomma-
              tion.
            Douglas n’a rien changé dans les termes de cette proposition:
        ils étaient les mêmes en 1930 qu’en 1924. Dans cette proposition,
        pour mentionner les  moyens de paiement,  numéraire ou argent
        scriptural, entre les mains des consommateurs, Douglas emploie
        le terme «cash credits», tandis que, lorsqu’il parle de finance de la
        production, il dit simplement «credits».
            La différence entre les deux, c’est que l’argent entre les mains
        des consommateurs est à eux: c’est pour eux du pouvoir d’achat,
        qu’ils emploient que selon leur volonté en obtenant des produits de
        leur choix. Tandis que les crédits à la production sont des avances
        que le producteur doit rembourser lorsqu’il aura vendu ses pro-
        duits.
            Nous avons traduit «cash credits» par moyens d’achat, plutôt
        que par  pouvoir d’achat. C’est parce que le pouvoir d’achat  ne
        dépend pas seulement de l’argent entre les mains du consomma-
        teur, mais aussi des prix en face de cet argent. Avec dix dollars en
        moyens d’achat, vous pouvez vous procurer dix paires de bas, si
        les bas sont au prix d’un dollar la paire; mais s’ils sont au prix de
        deux dollars la paire, vous ne pouvez vous en procurer que cinq
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